Groupe néerlandais formé en 2003, Intentions a réalisé son premier album après plusieurs années de dur labeur et de pratique. Intitulée « Place In Time », cette galette nous offre un Rock Atmosphérique/Progressif tentant de faire vivre une escapade dépaysant.
Dès le début de l’album, on remarque un côté atmosphérique rappelant particulièrement les passages planants de Sylvan, notamment ceux de « Presets ». C’est ainsi le cas de la majorité de l’album caractérisé par des musiques calmes dotées principalement d’arpèges de guitares ou de morceaux de piano soutenus par des claviers, créant une atmosphère planante voire mélancolique. Chaque titre se voit enrichi à sa façon de diverses sonorités (notes de guitares satus, arrangements de piano ou de clavier, etc.) complétant le riff principal, donnant ce côté progressif à un album de Rock Atmo pourtant composé de manière assez simple dans ses structures (couplet/refrain/couplet). Les morceaux voient leur intérêt renforcé grâce à des parties instrumentales où des soli de guitare saturée, au touché délicat et toujours dotés d’un certain feeling, s’incorporent au tout de la plus belle des manières.
Ainsi on trouve de bons titres tels « Aimless » avec son final dont la montée en puissance avec ses accords de guitare et sa partie vocale excitée montant dans les aigus (réussie, il faut l’admettre) se trouve totalement inspirée de Sylvan ou « On The Run » caractérisé par une montée en puissance constante venant principalement des roulements de batteries et d’arpèges poignants et au final particulièrement réussi grâce à un solo de guitare excité suivi d’une retombée calme aux douces nappes de claviers. Le côté Hard Rock assez prononcé de « Crash », avec des guitares saturées au son 70’s, contraste habilement avec le reste de l’album et le refrain saisissant du titre final, « Wasted », ainsi que son solo transcendant n’est pas sans rappeler le maître Steve Vaï.
Malheureusement, quelques faiblesses assez gênantes viennent un peu gâcher la fête. Tout d’abord le chant sans âme et assez approximatif que l’on pourrait qualifier d’amateur (il suffit juste d’écouter le final de « Drowned ») et des chœurs vraiment ‘ratés’. Puis l’omniprésence d’une basse dont le son mièvre aux allures ‘années 80’ s’impose dans le mixage, et qui malheureusement n’apporte rien au tout en raison de riffs assez simplistes. Enfin, on pourra souligner le manque de puissance de la production qui peut se comprendre dans la mesure où il s’agit d’un premier album autoproduit.
« Place In Time » se trouve donc être un album atmosphérique agréable. Ses auteurs auraient cependant pu mettre plus en avant leur côté créatif plutôt que de tout miser (ou presque) sur des refrains malheureusement gâchés par une mauvaise interprétation. On a donc envie d’inviter nos néerlandais à revoir leur copie, notamment en faisant un effort sur le mixage, tout en leur présentant nos meilleurs encouragements pour la suite !