ARTISTE:

MIKE OLDFIELD

(ROYAUME UNI)
TITRE:

THE MILLENIUM BELL

(1999)
LABEL:

WARNER

GENRE:

POP

TAGS:
Chant féminin, Concept-album, FM
""
TONYB (29.01.2010)  
1/5
(2) Avis des lecteurs (0) commentaire(s)

Une décade s'est écoulée depuis LE changement de millénaire (célébré avec une année d'avance d'ailleurs !), et il serait aujourd'hui plutôt amusant de se remémorer toutes les idées de commémoration qui ont pu germer dans le cerveau humain aux quatre coins de la planète (qui est ronde rappelons-le), certaines totalement ubuesques, d'autres carrément improbables.

Mike Oldfield a voulu également marquer de son empreinte ce moment historique, en réalisant ce qu'il sait faire de mieux, à savoir de la musique. Outre un concert à Berlin le jour J (en plein hiver, les instrumentistes jouant avec des gants !) quelques jours après la tempête ayant balayé une bonne partie de l'Europe, notre artiste a décidé de fêter l'événement en publiant un album souhaitant célébrer 2000 années de musique, et accessoirement synthétiser une partie de sa carrière. Pour le deuxième argument, le titre (et l'artwork !) de l'album ne pouvait pas faire autrement que se rapporter au succès qui hante Mike Oldfield depuis ses débuts, à savoir les fameuses cloches qui le révélèrent au monde entier au début des années 70. Pourtant, en-dehors d'un coup de cloche unique sensé marquer le passage à l'an 2000 vers la fin de l'album, aucune trace musicale de ces célèbres sonorités et rythmiques, pourtant si souvent réutilisées dans la discographie de l'auteur, ne viennent transparaître tout au long des 45 minutes de cette galette.

Pour le côté hommage aux musiques des 2 derniers millénaires, notre homme nous propose 11 titres, plus ou moins inspirés par l'histoire du monde et les voyages de leur auteur. Certes, les raccourcis sont parfois rapides, et on saute un peu du coq à l'âne, passant sans transition des premières heures du christianisme (Peace on Earth) à la conquête du nouveau monde 1500 années plus tard (Santa Maria), tandis que les deux derniers titres tentent de nous projeter vers un futur hautement improbable.

Le concept étant ainsi posé, place maintenant à la musique, avec là encore une diversité tentant de coller aux métaphores souhaitées par l'artiste : hommage aux peuples incas (Pacha Mama) ou encore présence de chœurs sud-africains dans Amber Light, ces derniers rappelant notamment le final d'Ommadawn. Le voyage autour de la planète et à travers les âges semble garanti, la réalisation est parfaite, les chœurs et les orchestrations grandioses, mais… Mais, il y a un gros mais à tout cela. Malgré le déluge de moyens et le côté grandiloquent des différents titres (Santa Maria et ses chanteurs lyriques par exemple), la sauce ne prend que rarement, la faute à des compositions fades et de peu d'intérêt, ou en tout cas pas au niveau du talent habituel (quoique déclinant en cette fin de siècle) de Mike Oldfield.

Sunlight Shining Through Cloud est ainsi une horreur totale, tandis que The Doge's Palace, même si collant comme deux gouttes d'eau au thème choisi qu'est l'évocation de la "dynastie" vénitienne, semble tout droit sorti du répertoire du … Rondo Venezianno (pour les plus jeunes de nos lecteurs qui n'auraient pas connu cette époque bénie, je les invite à se documenter sur le sujet pour comprendre toute l'étendue des dégâts !). Et que dire du titre éponyme de l'album, The Millenium Bell, qui déroule 7 minutes compilant des extraits des 10 plages précédentes, le tout sur fond de rythmiques techno mixées par un célèbre DJ d'Ibiza, les quelques envolées de guitare de Mike Oldfield ne parvenant même pas à sauver ce titre de la médiocrité et de l'ennui. Quant à la danse cosaque censée terminer l'album et mentionnée dans le livret, je la cherche encore 10 années plus tard.

Bref, vous l'aurez compris, à l'image de la triste performance live du 31/12/1999 à Berlin et en dépit de moyens conséquents et d'une volonté manifeste d'épater la galerie, Mike Oldfield ne parvient jamais à faire décoller ce Millenium Bell, dont la qualité irréprochable de réalisation ne parvient pas à faire oublier la pauvreté de l'inspiration. Il reste alors quelques bons moments de ci de là, mais au final il m'est toujours aussi difficile, pour ne pas dire impossible, d'enchaîner à la suite les pourtant très courtes 45 minutes de cet album.


Plus d'information sur http://www.mikeoldfieldofficial.com/





LISTE DES PISTES:
01. Peace On Earth (4:09)
02. Pacha Mama (4:06)
03. Santa Maria (2:44)
04. Sunlight Shining Through Cloud (4:33)
05. The Doge's Palace (3:08)
06. Lake Constance (5:16)
07. Mastermind (3:04)
08. Broad Sunlit Uplands (4:03)
09. Liberation (2:38)
10. Amber Light (3:50)
11. The Millenium Bell (7:36)

FORMATION:
Andrew Johnson: Chant
David Serame: Chant
Martay: Chant
Nicola Emmanuel: Chant
Pepsi: Chant
St. Paul's Treble: Chant
The Grant Gospel Choir: Choeurs
Camilla Darlow : Chant
Gota Yashiki : Batterie / Percussions
Mike Oldfield: Guitares / Basse / Claviers
Miriam Stockley: Chant
The London Handel Choir: Choeurs
The London Session Orchestra : direction Robyn Smith
   
(2) AVIS DES LECTEURS    
REALMEAN
26/09/2010
  0 0  
3/5
Non content d'avoir lancé son projet Tubulaire n°3 (en fait le 4ème, comme dans les 3 mousquetaires... en comptant The Orchestral), Mike Oldfield souhaite achever le millénaire sous le sceau de l'emblématique symbole qui le poursuit depuis 1973.
D'où cette Nième représentation correspondante sur la jaquette, néanmoins surchargée, autant que celle de TB III était dépouillée. Et le nom de cet opus, qui n'est pas un TB IV mais bien "The Millennium Bell".
L'analogie s'arrête là en effet, plus grand chose à voir avec la racine tubulaire d'origine.
Pour autant, l'album fait-il autre chose, oui ou non, que de surfer illusoirement sur la vague de la poule aux oeufs d'or ? Pour moi, la réponse est clairement oui.

The Millennium Bell emprunte des inspirations technoïdes à la TB III (Mastermind, et le mixage éponyme en fin d'album), avec moins de réussite, il est vrai, que sur l'album précédent, et aussi des tendances new-age rappelant fortement l'esprit de Songs of distant Earth. Ainsi, le démarrage tout entier (les trois premiers titres, et le quatrième à moindre mesure) s'inscrivent dans la mouvance du splendide album de 1994, avec une verve qualitative à mon sens très proche.
Sunlight Shining through Cloud n'est pas si décousu: il faut le découvrir doucement, progressivement, une écoute hâtive risquant de le cantonner au "premier degré". Sa composition semblerait presque vouloir mettre volontairement son potentiel en retrait: c'est comme s'il s'effrayait lui-même d'avouer sa beauté (incursions brèves et "timides", "retenues", d'une voix cristalline isolée au milieu de ses propres tirades étouffées; un final qui paraît s'empêcher d'exploser).

La tendance new-age se réveille de nouveau vers la fin de l'album, avec Liberation et Amber light. Le premier n'est-il pas hérité, également, de l'inspiration Amarok ? Ecoutez son introduction: on jurerait que la voix étrange du final d'Amarok, à la fois proche et lointaine, va surgir de nouveau: "hello everyone... I suppose you think that nothing much is happening at the moment... hoo, ha ha ha !"
Amber light, de son côté, est un concentré assez caractéristique de ce dont le maestro est capable: en moins de 4 minutes, la montée en puissance de son talent progressif s'affirme avec détermination, et une palette assez large de ses pinceaux instrumentaux favoris nous est généreusement offerte (quelle beauté, cette entrée flamboyante des guitares à la 2ème minute !).

D'accord, le milieu de l'album est bancal, sans être inintéressant en soi - loin de là; mais il ne colle pas avec le reste. The Doge's Palace "made in Rondo Veneziano" (flagrant ! tout le monde l'aura noté...) n'est pas de si mauvais goût mais il n'a rien à faire ici, et il devient très vite agaçant. Lake Constance est une pièce magnifique, mais en décalage également, quelque peu, avec le reste (j'aurais bien vu ce morceau intégrer un album embarquant Mont St Michel, si celui-ci de son côté avait pu aussi s'affranchir de "Voyager").
Mastermind tire un côté hypnotique de son habillage techno: plutôt bon, mais complètement inclassable dans l'oeuvre Oldfieldienne.
Et Broad sunlit uplands est un petit chef-d'oeuvre finement ciselé... et perdu, lui-aussi, au milieu de ce joyeux désordre.

Quant au titre éponyme, 11ème et dernier de l'album, c'est sûr, il est sujet à polémique. Puissant et entraînant, certainement. Mais il lui manque, comment dire, une certaine âme. On ne peut pas parler d'enchaînements, dans ce remix des moments forts qui ont précédé: un simple collage enrobé à la sauce techno/disco (ici, sauce bien fade). Pas très réjouissant, en tout cas bien loin du final hégémonique de Tubular Bells III.

En conclusion, un album en demi-réussite ? Je ne sais pas trop si on peut dire cela comme ça. J'ai tendance à le dire lorsque l'ensemble est homogène, mais qu'il manque un petit quelque chose permettant de "booster" l'enthousiasme.
Ici, le diagnostic est plus flagrant: The Millennium Bell réunit des compositions de bonne qualité, parfois splendides, mais la construction de l'édifice est à revoir (pas ou peu d'unité).
Au final, la note est celle d'une demi-réussite, de toute façon: au moins 7, mais j'aurais presque envie, par moments, en le réécoutant, de lui attribuer un bon 8/10. Moments d'égarement... ou de lucidité. C'est le Mystère Millennium ;-)

BATRIC
30/01/2010
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1/5
Totalement d'accord avec mon ami Tonyb sur cet album : c'est médiocre du début à la fin et, pour paraphraser la chronique, je dirais que Mike Oldfield termine le siècle en nous démontrant que décidément, l'inspiration n'y est plus.

Si ce n'était pas de Mike Oldfield qu'on parlait, j'aurais envie de rire en écoutant ce Doge's Palace qui me rappelle effectivement le Rondo Veneziano.
Mais on parle là de l'un des musiciens qui m'ont fait entrer dans le progressif et j'ai donc plutôt envie de pleurer en entendant cela.

Il est dommage de constater qu'un musicien qui affichait un tel talent à ses débuts ne soit plus capable que de ça.

Et 10 ans plus tard, je suis dans l'obligation de constater un simple fait : pour à nouveau m'émouvoir, le maître n'aura trouvé qu'une solution ; nous réinterprêter son chef d'oeuvre initial.

C'est triste.

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LECTEURS:
4/5 (1 avis)
STAFF:
1.7/5 (3 avis)
MA NOTE :
 
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