En fait de nouveauté, cet album est une réédition d'un disque initialement sorti chez Lion Music en 2002. L'album dans cette version compte 13 morceaux dont 7 sont chantés.
Kelly Simonz, malgré son nom, est un guitariste et pianiste japonais ayant fait partie de quelques formations puis ayant fondé son groupe Blind Faith en 2000. Après avoir enseigné la guitare pendant pas mal d'années au Japon, il a récemment intégré un groupe de "death trash metal mélodique" (expression qui ne laisse pas de me stupéfier, soit dit en passant !) : Scarlet Garden. Mais ce n'est pas du tout de trash ni de death metal dont il est question ici. Sur "The rule of the right", Simonz joue tous les instruments sauf la basse sur 3 morceaux et se charge même des parties vocales ! Et il se sort plutôt bien de ce one man show. La batterie, qui sonne de manière bien réaliste, malgré sa relative lourdeur et la double grosse caisse mise trop en avant, semble jouée sur un véritable instrument en temps réel.
Les premiers morceaux sonnent comme du Yngwie Malmsteen, de la période des débuts, notamment "Marching out" et "Trilogy". Il y a de plus mauvaises références, même si certaines langues acérées critiqueront ce retour au style du virtuose suédois au milieu des années 80. L'inspiration mélodique est là, de bonnes parties vocales accrocheuses avec un côté plus ou moins épique. Côté technique, Simonz est effectivement un excellent guitariste, au style très fluide et limpide, fortement marqué par la musique classique. Qui plus est, Simonz se révèle un chanteur correct, dont la voix medium et légèrement voilée est souvent agréable, d'autant plus qu'il n'essaie pas trop de la pousser au-delà de ses capacités (quelques braillements peu convaincants sont quand même présents sur un certains nombre de morceaux mais ils ne sont pas pires que ceux de Goran Edman avec Yngwie, par exemple). Il arrive toutefois que ses mélodies vocales soient un peu trop évidentes et que la justesse ne soit pas toujours parfaite.
Les parties classisantes instrumentales sont superbes et parfois pleines de classe et de subtilité (la courte section orchestrale avec clavecin sur "King of the castle", par exemple). L'extrait de la "partita BMW 826" de J.S. Bach, peu connue du public rock, est absolument splendide de symphonisme majestueux. Dommage que ces instrumentaux soient le plus souvent assez brefs.
Kelly Simonz ne se limite pas seulement à un metal mélodique néoclassique façon Malmsteen ou Joe Stump et le prouve avec son instrumental hispanisant à la guitare classique "Desperado", porté quand même par une rythmique rock traditionnelle. Simonz n'hésite pas à introduire des passages à la guitare acoustique sur un morceau metal à plusieurs reprises, comme sur la section centrale de "Time of revelation". Une bonne idée qui apporte un peu de variété, à creuser même si probablement impossible à reproduire en concert. De même, il nous offre un très bel instrumental mélancolique seul au piano ! Enfin, "Etude" est une jolie pièce classisante interprétée avec la seule guitare acoustique qui apporte une conclusion paisible.
Kelly Simonz propose donc un album qui ne révolutionnera pas le genre (à replacer néanmoins dans son contexte) mais qui recèle de belles qualités et s’avère au final digne d'intérêt.