A s’arrêter quelques instants sur les flagrantes morbidité et suggestivité de l’artwork de ce "Metaphysical Collapse", on pourrait s’attendre musicalement à quelque chose d’un peu dark, voire de quelque peu mélancolique. Pourtant, à écouter ce premier album des Italiens de Living Corpse, il faut bien admettre que son très bel artwork est presqu'aux antipodes de ce qu'il peut laisser présager de son contenu.
Living Corpse, groupe formé en 2000, pratique un métal extrême qui a au moins le mérite de ne pas être facilement catalogué dans un style bien défini. Lorsque le groupe présente sa musique comme un mélange de death, de thrash et de hardcore, ce n’est pas que de la poudre aux yeux. Encore que pour le hardcore, serait-il plus judicieux de parler de métalcore, peut-être même de thrashcore. La musique de Living Corpse est une sorte de mélange entre The Architects et The Black Dalhia Murder mais sans leurs grandes qualités et avec un côté thrash affirmé.
Sans faire la fine oreille, si instrumentalement il n’y a pas vraiment grand chose à reprocher au groupe, on peut malgré tout constater de gros défauts à ce premier essai. D’abord le manque de titres percutants, réellement accrocheurs qui vous donnent envie de vous en remettre immédiatement une couche. Ensuite, il y a ce mixage pas vraiment réussi avec une batterie sonnant un peu trop crue. Mais surtout, il y a ce chant horripilant. Contrairement à ce que pensent ses détracteurs, le chant des musiques extrêmes requiert une certaine technique et une maîtrise manifeste. Et autant dire que Rafael Falleti a un chant plutôt irritant. Pourquoi vouloir adopter un chant typique des groupes métalcore à l’instar d’un The Architects ou Suicide Silence, quand on est loin de maîtriser la technique pour le faire ou qu’on ne possède tout simplement pas l’organe vocal pour ?
IL est des albums qui, par trop académiques, nous apparaissent en plus ratés juste à cause d’un élément rédhibitoire. A l’évidence, la voix insupportable de son chanteur ne m’a sans doute pas permis d’entrer pleinement dans ce premier opus de Living Corpse. Néanmoins cela demeure quand même assez moyen, trop scolaire, le tout manquant à l’évidence d'une quelconque saveur auditive.