Little Atlas est un groupe américain qui, avec Surface Serene, en est à son deuxième album en 5 ans. Pas de quoi pavoiser en termes de productivité et on est donc en droit d'attendre une certaine qualité pour compenser la faible fréquence des sorties de ce groupe.
A en croire leur site officiel, leurs groupes favoris sont des pointures : King Crimson, Spock's Beard, Porcupine Tree et j'en passe. D'où ma surprise en découvrant des compositions clairement dans la lignée des Genesis et Yes (période facile d'accès, et non pas période "Tales From Topographic Oceans"). On pensera également à Marillion ou IQ mais je ne vois personnellement rien qui se rapproche de Robert Fripp ou Steven Wilson là-dedans.
Quoiqu'il en soit, ce n'est pas une raison pour se buter et crier encore une fois au plagiat, surtout que le mot serait parfaitement injuste ici.
Après un premier morceau sur lequel je vous conseille de passer rapidement, Little Atlas nous délivre des compositions fort honorables qui placent ce groupe dans la liste de ceux que je vais suivre avec attention, tant ils ont le talent, l'inspiration et la passion de leurs ainés.
Le troisième morceau, "Can I Find It", a de quoi devenir un classique du rock progressif, au même titre qu'un Fugazi de Marillion ou un Seventh House d'IQ. Derrière un rythme enjoué ponctué de nombreux breaks se cachent en effet un chant d'une sensibilité à fleur de peau et de très bonnes idées, soit parce qu'elles sont originales, soit parce qu'elles vous renvoient sans complexe à des choses que vous connaissez bien. Le solo de clavier ne manquera pas, par exemple, de vous renvoyer à Incommunicado, du Clutching At Straws de Marillion, encore une fois.
Malheureusement, on regrettera également quelques maladresses qui, si elles sont excusables du fait du jeune âge de cette formation, n'en gâchent pas moins le plaisir de l'écoute. La force de "Changeover" est ainsi fortement entachée de passages mélodiques assez mièvres alors que l'idée de base, en particulier la rythmique lancinante, est très bien trouvée. De même, le son de guitare insupportable de "Salmon Song" diminue la portée de ce morceau. Mais les titres qui concluent l'album permettent d'oublier assez rapidement ces défauts et il ressort de l'écoute de Surface Serene une impression positive qui amène à penser que la découverte de ce jeune groupe n'est pas une perte de temps.
Sans être le groupe de l'année 2003, Little Atlas mérite plus qu'une simple oreille distraite et a de façon évidente le potentiel pour devenir une référence dans la longue liste des héritiers de Genesis.