ARTISTE:

DEMONICA

(ETATS UNIS)
TITRE:

DEMONSTROUS

(2010)
LABEL:

MASSACRE RECORDS

GENRE:

THRASH

TAGS:
80's, Chant éraillé
""
VAL (09.02.2010)  
4/5
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Commençons pas les présentations de rigueur, le groupe étant (pour le moment) inconnu. Demonica, un groupe de petits jeunes qui se sont trop gavés de metal à l'adolescence ? Pas vraiment. En effet, un simple coup d'œil au line-up et les grands garçons du thrash que nous savons compter parmi nos lecteurs ne manqueront pas de s'extasier. Demonica est en effet ce qu'il convient d'appeler un supergroupe ; et un supergroupe de metal, vous avouerez que ça ne court pas les rues ! On retrouve donc un bien bel arsenal de franc-tireurs ici, jugez plutôt : Hank Shermann (Mercyful Fate) et Craig Locicero (Forbidden, Manmade God) aux guitares, Marc Grabowski (Corruption) à la basse, et enfin le mercenaire Mark Hernandez (VIO-Lence, Forbidden, Torque, Defiance, Vicious Rumors...) à la batterie. Et le chanteur ? Eh bien, première surprise, c'est un illustre inconnu. Klaus Hyr est en effet journaliste musical, danois de surcroît, et cet album est donc sa première sortie. Accompagné comme il l'est, on est en droit de s'attendre au pire, mais n'ayez crainte, voilà un brailleur absolument parfait pour le rôle ! Sans atteindre des sommets, il a suffisamment de coffre et un timbre bien crade comme il faut, et ne dépareille pas au sein de ses illustres compagnons.

Cette transition incroyablement abrupte désormais derrière nous, abordons le sujet des morceaux, car une formation façon All-Star, on le sait, ça ne signifie pas toujours que la sauce prendra. Autant vous le dire d'entrée, ici elle prend, et pas qu'à moitié : Demonstrous est tout simplement le meilleur album de metal que j'ai pu entendre depuis des lustres – et poussiéreux, les lustres. Attention, pas de suffixe ici, il s'agit de metal pur, sans artifices, brutal, direct, passible de la peine maximale. Au cours des dix morceaux et 48 minutes de bourrinage que représente cet album, notre joyeuse bande de francs-matons bastonne à tout va avec un entrain qui réjouira le chevelu qui sommeille en vous, et le fait avec une classe véritablement internationale. Sur le plan de l'écriture, pas de fioritures : naviguant entre thrash et heavy dans la plus belle tradition des années 80, Demonica pioche ici et là tous les ingrédients nécessaires à la confection d'un space cake de riffs absolument gargantuesque, et saupoudre le tout d'une production résolument moderne, qui confère aux pistes une patate à rendre jaloux tous ces groupes émo/core/truc qui fleurissent comme des chrysanthèmes sur le cadavre du roi Metal depuis un paquet d'années. A ce propos, on note de vagues clins d'œil à cette scène "néo" des années 1990/2000, notamment sur "Below Zero", mais ça reste anecdotique.

Voilà donc cinq bonshommes qui envoient du lourd, du très lourd, avec un savoir-faire consommé et une pêche à vous faire pâlir un pilier de pub. Alors bien sûr, ils ne réinventent rien, et n'inventent d'ailleurs rien, tout court : les riffs, solis et lignes de chant sont tout ce qu'il y a de plus classique, mais comment résister? Si une once de metal coule dans vos veines, le mur du son qui survient au bout de quelques secondes dans la première piste, "Demon Class", suffira à vous faire quitter toute occupation du moment pour revenir aux fondamentaux : ouvrir une binouze et se démonter consciencieusement les cervicales sur cette rythmique de bûcheron. On note malgré tout quelques (relatives) excentricités, comme ce passage mélodique surprenant au milieu de "Ghost Hunt", ou encore le morceau final, "Astronomica", sorte d'hybride instrumental bizarroïde long de plus de huit minutes.
Le groupe fait aussi l'effort de rester accrocheur, et de nous servir à l'envie des refrains à se damner ("Ghost Hunt", "My Tongue", "Alien Six"). Le tout ne vole généralement pas bien haut, mais encore une fois, c'est fait avec une telle sincérité qu'il faudrait être de marbre pour ne pas se trémousser gaiement. Faudra-t-il, enfin, vous préciser quel type de morceau est "Fast And Furious" ?

Vous l'aurez compris, Demonica déboule en cet hiver 2010 avec un album en béton armé, destiné à réchauffer le cœur des hardos en goguette qui attendaient un disque comme ça depuis, quoi, dix ans ? Faisant d'un coup d'un seul la nique aux courants les plus récents d'un genre qui a pris cher depuis la fin de Pantera, Demonstrous est un temple du metal, un hymne au RIFF, un concentré de thrash bête et méchant dopé au heavy des origines, une véritable déclaration d'amour. La seule question demeurant en suspens est donc la suivante: serez-vous assez romantiques pour céder à ses avances ?


Plus d'information sur http://www.demonica.net



GROUPES PROCHES:
SLAYER, MEGADETH, METALLICA, WITCHERY


LISTE DES PISTES:
01. Demon Class – 04:01
02. Ghost Hunt – 06:05
03. My Tongue – 03:49
04. Luscious Damned – 05:01
05. Below Zero – 04:51
06. Alien Six – 03:26
07. Palace Of Glass – 04:37
08. Fast And Furious – 03:36
09. Summoned – 04:49
10. Astronomica – 08:22

FORMATION:
Craig Locicero: Guitares
Hank Shermann: Guitares
Klaus Hyr: Chant
Marc Grabowski: Basse
Mark Hernandez: Batterie
   
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