Pi 2 est le projet du multi instrumentiste d’origine Espagnole Pito Costa. Ce « Silent Running » est déjà la quatrième livraison du groupe. A cette occasion, le maître de cérémonie s’est adjoint l’aide d’un certain nombre d’amis afin de donner un peu plus d’ampleur à sa musique typiquement ancrée dans les seventies.
Dès l’introduction de Welcome To The Circus le ton est donné, la voix caractéristique d’Alex Warner (sentant bon le Peter Gabriel) encense ce titre voyageant entre le Genesis et le Camel des années 70. Les riffs de guitare répondent aux solis de claviers avant de se finir dans une longue lamentation façon Latimer s’enchaînant avec l’instrumental L13 dans une sorte de joute. Un autre instrumental est présent sur cet album, il est placé en troisième position et nous transporte dans l’imaginaire Camélien croisé avec des rythmes espagnols, les sons de guitares transpirant bon le Mike Olfield.
Bad Guys lorgne vers des tons aux sensibilités dignes des vieux Alan Parsons (Vocoder, voix entremêlées), il se terminera une fois de plus sur un long soli de guitare. Déstabilisant, envoûtant et preuve d’une grande vision musicale de la part de Pi 2. Mais avant de s’attaquer au titre éponyme, il est nécessaire de parler de The Acid Rain. Certes le morceau ne remet pas en cause les grandes habitudes de construction d’une matière progressive mais les ingrédients présents (guitares, flûtes, répétition des thèmes) foisonnent et accompagnent l’auditeur dans un voyage bien maîtrisé.
La plage finale est l’attraction du disque et éclipse totalement les 5 compositions précédentes. Elle est formée de 4 parties marquée par l’introductif We Need Some Light, Oldfieldien à souhait (période « Songs Of Distant Earth ») avant le développement classique guitare/voix/synthés. Les tranquilles Future Times et The Long Dream ramènent aux sources Parsonniennes avec cette voix lorgnant considérablement vers le regretté Eric Woolfson avant de sombrer définitivement dans A New Life et ses voix mêlées aux synthés, le tout se finissant dans un déluge de claviers. Les 10 dernières minutes sont tout simplement monstrueuses et dignes d'un Phideaux ! Un morceau caché se situe à la fin de ce titre pour le porter à plus de 32 minutes et est composé d’un long solo de batterie assez dispensable.
Ce disque est un bien bel hommage aux années 70 et se veut un album tout à fait respectable et recommandable. L’originalité, bien sûr, n’en n'est pas l’apanage mais que demander de plus ? Pito a bien appris sa leçon et la récite avec méticulosité et clairvoyance. La dernière plage éponyme valant à elle seule l’achat de ce disque, je ne saurais trop vous le conseiller si cette période jouissive musicalement vous manque. Pour ma part, ce titre final a fini par me faire tourner la tête et le casque reste irrémédiablement vissé sur mes 2 oreilles. Un gros 7,5 (grâce aux 26 minutes magiques) pour ce groupe qui, avec cet album, bascule dans la 1ère division de la catégorie.