Nouveau rejeton de la pépinière prog’ polonaise, Pinkroom est un simple duo. Le groupe évoluant sous forme d’un quatuor classique a en effet laissé deux de ses membres sur le chemin et seuls subsistent le chanteur-claviériste-guitariste et le batteur. Pour meubler le line-up de leur premier album, Psychosolstice, les deux compères font appel à leur ancien bassiste, Kacper Ostrowski, qui intervient sur les premiers titres, ainsi qu’à un chanteur (Miko Zielinski sur Path of Dying Room) et une violoncelliste pour la touche classique (Anna Szczygie).
Côté style, Pinkroom hésite entre Riverside, avec un Moondroom V2 aux accents assez réussis de Reality Dream, parfois Pineapple Thief sur un Zam aimablement planant, et surtout Porcupine Tree. Le lignage avec la bande de Steven Wilson est plus qu’évident tout au long de l’album : mêmes contrastes atmo/métal, même façon de présenter les vocaux (légèrement brouillés au mix, la plupart du temps), méthode identique pour construire les mélodies avant tout sur les riffs ...
Comme pour quasiment tout premier album, Psychosolstice a du mal à s’émanciper de ces influences, avec le risque de s’exposer à une comparaison permanente ... Et chacun sait que l’atmosphérique est un genre à risques. Si Porcupine Tree est devenu un maître du genre, il le doit à l’exceptionnelle précision de la production (choix des sonorités, qualité extrême de l’enregistrement), au talent de ses musiciens et à l’équilibre minutieux des contrastes proposés. Sans quoi, le dépouillement, qui est la marque de l’atmosphérique abouti, tombe vite dans la platitude.
Pour autant, Psychosolstice n’est pas un mauvais album. La qualité des musiciens n’est jamais mise en défaut et les titres s’écoutent sans réel déplaisir. Toutefois, la production n’est pas à la hauteur des ambitions du groupe, et certains développements apparaissent répétitifs (Dispersion, justement nommé), hypnotisants (Quietus), voire lourdauds (Curse).
Bien sûr, les grands groupes ne se sont pas construits en un album, mais il faudra à Pinkroom plus de rigueur dans la production et plus d’envolées dans les solos instrumentaux pour côtoyer les pointures du genre.