« Behind The Sorrow » est le troisième album des chiliens de Six Magics, groupe formé en 1996. Malgré des débuts prometteurs, la formation a bien failli sombrer dans les méandres de l’oubli suite au départ en 2007 de son chanteur alors que le groupe commençait la préparation de son album et aux soucis de distribution de leur opus « Animals » en 2008 alors passé totalement inaperçu.
Il aura donc fallu attendre deux ans pour retrouver Six Magics avec un tout nouveau label, Coroner Records. « Behind The Sorrow » n’est en fait qu’une réédition d’Animals avec un ordre de titre différents et une nouvelle pochette. Seul le titre Carcass a changé de nom pour devenir « Animals » sur la nouvelle version.
Avec l’arrivée d’Ely Vasquez au chant, le groupe a un peu laissé de côté sa facette symphonique pour mettre un peu plus en avant les aspects progressifs et métalliques. Le son des guitares fait penser à Dream Theater alors que les mélodies se rapprochent plutôt d’un Angra ou d’un Blind Guardian. Produit par David Prater, l’homme derrière le son d’Image And Words de Dream Theater, « Behind The Sorrow » bénéficie d’un son puissant et clair, mettant bien en valeur chaque instrument.
Et le résultat est bon et efficace. Le chant, chaud et puissant, colle parfaitement aux compositions, la technique musicale est bien en place, jamais au détriment de la mélodie et les titres restent facile d’accès.
Ainsi, « Six Magics » nous gratifie dès le début de deux bons morceaux bien heavy que sont « Run » et « Behind The Sorrow ». Le premier nous gratifie d’un excellent solo, une partie narrative faisant office de break et un refrain épique très efficace alors que le second, véritable tube en puissance, vaut pour son début assez lent amenant habilement vers un refrain splendide ainsi qu’une alchimie absolument parfaite entre la voix très pure et cristalline et les guitares bien heavy. « It’s not the Way » est quant à lui plus sombre et plus facile d’accès avec une belle mélodie au piano sur le refrain.
A coté de ces titres marquants, le reste du disque reste de bonne qualité. « Animal » par exemple est un morceau court mettant très bien en valeur la voix d’Ely Vasquez dans un registre plus sobre, le tout sur des orchestrations assez majestueuses alors que « Lies and Rules » vient chatouiller le Thrash, tout en conservant cette base mélodique caractérisée par les vocaux et les breaks. On gardera enfin « They », excellent titre tout en retenu, très sombre avec un rythme assez lent n’éclatant que sur le refrain et conservant un petit côté atmosphérique du meilleur gout, en particulier sur son excellent solo très aérien.
Au final ce « Behind The Sorrow » est donc un beau retour en force pour Six Magics. Il aurait été dommage que les soucis de label condamnent ce disque à l’oubli. Le groupe a en tout cas parfaitement su adapter ses compositions à sa nouvelle chanteuse et semble armé pour aller assez haut. On lui souhaite en tout cas de rapidement donner une suite de cette qualité.