Formé en 1998, OK Go est un groupe américain œuvrant dans un Pop Rock destiné tout d’abord à séduire le grand public. Cependant, du haut de leurs trois albums studios, nos jeunes effrontés originaires de Chicago n’ont apparemment pas trouvé le succès qu’ils méritent au jour d’aujourd’hui… C’est sans compter sur leur nouveau bébé paru en ce début 2010, intitulé magistralement « Of The Bue Colour Of The Sky ». En effet, si au premier abord, OK Go semble se cacher derrière un Pop Rock accessible et grand public, notamment avec des musiques aux structures simples et aux sonorités électronisées, c’est pour mieux nous surprendre par la suite avec un album se révélant varié et regroupant plusieurs influences mixées avec un talent certain…
Dans un premier temps, la recette d’OK Go peut donc paraître assez ‘cliché’ dans la mesure où il s’agit principalement de musiques composées de deux couplets soutenus par un refrain assez entêtant et accessible. Le tout servi par la voix aigue de Damian Kulash œuvrant dans un registre un peu ‘Pop’, mais qui apporte beaucoup à l’atmosphère et à cette sonorité propre au groupe. Et en parlant de la sonorité d’OK Go, elle est on ne peut plus particulière car elle provient d’une batterie dont les sons se voient dotés d’effet électroniques ainsi que d’un renforcement des basses sur la grosse caisse. Cette sonorité atteint son paroxysme du fait d’une basse saturée sur l’immense majorité des morceaux donnant ce côté Disco/Groovy mais également New Age à la musique de nos américains (on pense aux titres introductifs tels « WTF », « This Too Shall Pass », ou encore « All Is Not Lost » aux mélodies dynamiques et accrocheuses). C’est là le poumon de la dimension créative du groupe, et par là-même ce qui fait sa marque de fabrique : un Rock Pop groovy, explosif, et efficace.
Néanmoins, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, « Of The Bue Colour Of The Sky » ne se contente pas de délivrer un Rock Pop banal, mais offre une grande variété musicale tout en restant fidèle à leur ligne directrice. C’est ainsi que l’on retrouve quelques influences à la Mars Volta, avec un chant qui se rapproche parfois de celui de Cedric Bixler-Zavala (notamment sur « Skycrapers » où la voix part dans des folies aigues assez surprenantes), un Rock Indie assez virtuose (avec les allers-retours de guitare saisissants allant rappeler Dredg sur « Needing-Getting »), des tendances Disco/80’s très groovy (« White Knuckles » et sa basse sursaturée frétillante ou encore « I Want You So Bad I Can’t Breathe »), du Rock Emo-Acoustique (avec la tendre ballade « Last Leaf » ou encore « While You Were Asleep » et son côté Beattles), voire même une musique très planante et décontractante aux dimensions Electro-Progressives (je pense bien évidemment à la très dépaysante « Back From Kathmandou »). A côté de ces influences diverses, on remarque quelques parties instrumentales à la fois décalées et impressionnantes, à l’image de « Skycrapers » et sa jam instru soutenue par cette ligne de basse enveloppante, voire tout simplement grandioses avec le final de « Needing-Getting », dans laquelle l’ambiance planante, créée par un simple arpège de guitare en parfaite harmonie avec sa basse, laisse rêveur.
En définitive, avec « Of The Bue Colour Of The Sky », OK Go a su dépasser les clichés et prouve qu’une formation dont la recette principale consiste en un Rock Pop grand public peut également surprendre en délivrant des titres aux mouvances musicales variées pour un résultat oxygénant.