Avec Blues for Lazarus, le claviériste californien Michaël Gill joue plutôt dans la sobriété. Cet album très majoritairement acoustique garde en effet une instrumentation traditionnelle, coloration jazzy. Autour du pianiste-compositeur, la formation est des plus classiques - batterie, basse, sax et chant, et délivre avec sobriété une musique aux accents se situant entre un prog intimiste à la Matthew Parmenter et une fusion aux accents d’Electric Outlet.
Le registre jazzy dynamique est ce qui convient le mieux à Michael Gill : dans Merlin’s Journey, Tomorrow’s World et l’instrumental Arrakis, la pêche de la section rythmique fait merveille. Il y a aussi de jolis moments comme Memory of a Dream, tout au piano, ou la reprise réussie du Here Comes the Flood de Peter Gabriel, bien portée par la voix de Callie Thomas.
Pour autant, l’album souffre sans doute d’un trop grand conformisme qui nuit à l’enthousiasme, et les derniers titres laissent une légère impression d’enlisement écornant l’impression de dynamisme apportée par l’entame. Et c’est d’autant plus dommage que la qualité d’écriture est là, à l’image du morceau-titre, un blues de facture classique qui fait du bien entre les oreilles !
Blues for Lazarus reste un agréable moment d’écoute qui paraîtra probablement trop lisse aux oreilles habituées aux tourments du progressif moderne. Les amateurs de jazz soft, voire d’ambiances soul, y trouveront par contre sans doute leur bonheur.