Les australiens de Grand Atlantic font de nouveau parler d’eux avec la sortie de leur nouvel album, How We Survive, trois ans après leur premier véritable disque This Is Grand Atlantic. Les problèmes géographiques n’ont toujours pas été résolus pour ce quartet (cf la chronique du précédent album par Niurk) et rien n’a vraiment changé du côté de leur musique.
Grand Atlantic se place dans un créneau rock alternatif ou plutôt pop puissante, selon vos préférences, à mi chemin entre un Cheap Trick un peu cheap et un U2 un peu mou. Si vous avez aimé le millésime 2007 il y a fort à parier que vous aimerez ce nouveau cru.
Comme le remarquait Niurk avec justesse, l’écriture des australiens est anglaise. On retrouve ainsi l’évanescence de la pop anglaise, la même qui fait que quelques accords mis bout à bout procure une réaction de plaisir et d’éternité.
La recette du rock pratiqué par ces australiens est simple: des durées calibrées et des mélodies sucrées avec quelques « Ou Ou Ou Ou » énervants qui émaillent le disque comme sur « Hit n Run/So Cold » et « Holding Pattern ». Il y a un peu de tout dans How We Survive, du bon et du moins réjouissant. Parmi les moments agréables citons les belles harmonies au piano de « How We Survive » et les puissants « Coast Is Clear » et « She’s A Dreamer » qui font penser à un Foo Fighters du pauvre. Pour le reste rien de percutant même si les morceaux passent relativement bien pour peu que l’on ne soit pas trop regardant sur l’originalité. Je serais un peu moins généreux que mon illustre camarade Niurk en n’accordant pas une satisfaction réelle à cet album qui me semble souffrir un peu du côté des finitions. On ne peut pas parler d’un mauvais album, loin de là, mais on ne peut pas non plus s’enthousiasmer.
En résumé, les quarante petites minutes de ce disque s’épuisent à vive allure et elles passeront encore mieux si vous êtes dans un de ces jours de grâce où tout ou presque parait joli et sympathique... Un matin ensoleillé après trois mois d’hiver rude, une fin d’après-midi dans laquelle vous vous préparez à rejoindre la fille dont vous êtes tombé amoureux… Vous avez sans doute en mémoire de tels moments où le tragique de l’existence disparait quelques heures pour laisser place à quelques instants de béatitudes parfois niaises, parfois revigorantes. Dans ce cas, n’hésitez pas à sortir How We Survive de son boitier et laissez la magie opérer.