Les Caesars Rome sont un groupe gallois formé en 2007, et rapidement, les voilà qu’ils pondent leur première rondelle. Inconnus au bataillon (ou devrais-je dire à la légion), ils citent parmi leurs influences Jimmy Eat World, ou encore Thrice. Deux groupes américains qui ont à un moment donné de leur carrière officié dans la nébuleuse post punk emocore.
De l’influence punk, on retiendra les riffs faciles et souvent accrocheurs ; et de l’emo, c’est vrai que les petits césars tentent d’en mettre, souvent beaucoup trop. Techniquement, c’est irréprochable, les gars savent tenir leur instrument, c’est déjà pas si mal. Les titres sont courts, énergiques, construits sur une mélodie simple, parfois très simple et soutenus par une production qui les encadre d’un mur du son assez efficace au début, mais qui s’avère assez lassant sur la longueur.
Comme les arrangements sont également assez simplistes, les titres s’égrènent au gré du temps, variant peu les tempos, sans beaucoup marquer les esprits, si ce n’est par leur chant. Ah, ce chant, pas mauvais en soi, mais lui aussi tellement peu varié dans ses intonations et les émotions qu'il dégage ; il en est presque pompant sur la longueur. Un exemple type est le titre « Good Bye Country Road », qui débute bien, avec Johnatan Hopkins qui ne force pas sa voix. On pense un peu à The Alarm, et puis ça s’emballe, sur un bon riff, mais il ne faudra pas beaucoup plus d’une minute au chanteur pour reprendre son timbre geignard, suivi de près par des choeurs très en phase. La suite est répétitive et sans beaucoup d’intérêt. Dommage musicalement, ils tenaient là quelque chose de bien.
Les exemples pourraient presque se multiplier par 10 (il y a 10 titres), car si chaque titre pris séparément pourrait passer sympathiquement dans une play-list variée, il faut avouer que l’effet cumulatif joue beaucoup sur la fatigue auditive. « Vegas & Its Nightlife », par exemple, le titre d’ouverture se laisse écouter avec un certain plaisir, probablement car il a l’avantage d’être le premier. Extrait de cette masse sonore, « Awake & Armed », où le chanteur module un peu son chant, aurait même pu faire un bon single.
Vous l’aurez compris, ce premier album des Caesars Rome n’est pas une grande découverte. À défaut d’originalité, il aurait été souhaitable que leur indéniable énergie soit un peu moins canalisée. Plus de variété dans les arrangements et les mélodies, une production moins étouffante et surtout un chant moins linéaire et crispant auraient donné un tout autre aspect à ce disque. Rassurons les, cela ne semble pas impossible à atteindre pour leur seconde production.