Après l’excellent « Visionary Position » qui projeta Panic Room directement dans la cour des grands tant cet album s’avérait avant-gardiste et magiquement surprenant, les anglais sont aujourd’hui de retour avec une nouvelle galette, intitulée « Satellite ». Autant dire que c’est avec enthousiasme que cet album se faisait attendre, avec une question primordiale qui allait bientôt trouver réponse : dans quelle direction musicale Panic Room allait-il s’aventurer cette fois-ci ?
Arrivant à mêler habilement un Rock Progressif chaleureux à des mélodies Pop Rock accessibles et efficaces, le tout soutenu par le chant subjuguant de la jeune Anne-Marie Helder, Panic Room avait ainsi su se faire une place dans le monde du Rock Prog. Néanmoins, le côté progressif de « Visionary Position » ayant juste été marqué comme il se doit, on se demandait si la formation n’allait pas virer vers du pur Rock Prog à la Magenta, ou plutôt se recentrer vers quelque chose de moins ambitieux. Le groupe a penché en faveur de la seconde option, « Satellite » se trouvant beaucoup plus accessible et rentre-dedans que son aîné, en accentuant davantage l’efficacité des mélodies et autres lignes de chants.
Chaque musique se trouve donc composée de manière assez simple, sur la base d’un couplet/refrain/interlude assez classique, avec un refrain toujours très efficace restant facilement en tête. Les riffs de guitare, toujours dotés d’un feeling certain, rythment efficacement le tout, alternant entre un son saturé à la Toto (« Freedom To Breathe », « Picking Up Knives », « I Am A Cat », etc.) et de doux arpèges cleans (sur la ballade « The Fall », directement inspirée de Marillion, ou bien la tendre « Sunshine »). La combinaison des instruments, notamment le duo piano/guitare, se révèle être de grande qualité, donnant une touche d’intérêt supplémentaire à l’ensemble (c’est le cas sur « I Am A Cat » qui au passage ne manquera pas de vous faire sourire avec ses miaulement sur le refrain, ou sur la fougueuse « Into The Fire »). Quant aux soli de guitare qui parsèment l’album, ils confèrent une dose de richesse supplémentaire aux musiques, notamment grâce au touché délicat de Paul Davies.
Un petit mot sur le chant d’Anne-Marie Helder dont les prouesses ne sont plus à démontrer. Véritable poumon du groupe, elle arrive à donner vie à chacun des titres de par un timbre émotif alliant à la fois technique et mélodie. Et si l’aspect plutôt Pop de « Satellite » ne dérange au final pas tant que ça, c’est bien grâce à la magie de sa voix qui vous propulsera sur un petit nuage de rêve…
Attention ! Si Panic Room a décidé de mettre l’accent sur un Pop Rock efficace, le groupe n’a pas totalement fait l’impasse sur ses racines progressives. « Dark Star » et son couplet emphatique emmené magnifiquement par Anne-Marie et renforcé par l’admirable combinaison entre guitare et clavier s’en porte témoin. Et il en va de même avec le titre éponyme « Satellite » qui, du haut de ses huit minutes, va conclure l’album de la plus belle des manières avec un refrain puissant et majestueux, rappelant directement les meilleurs moments de « Visionary Position ». On terminera par un mot sur le bonus disc fournit dans l’édition spéciale : quatre titres plutôt sympathiques, toujours dans la même veine que le reste, afin de faire durer le plaisir un peu plus longtemps !
En définitive, on peut dire que Panic Room a manifestement fait le choix de la simplicité en tentant de séduire un public plus large. Que cela plaise ou non, on ne pourra rester insensible aux mélodies aussi envoutantes qu’entrainantes qui composent ce « Satellite », véritable douceur Pop, sans être trop simpliste : à savourer lentement !