Est-il encore nécessaire de vous présenter Dark Tranquillity sans faire offense aux lecteurs et au combo concerné qui écume la scène métal depuis maintenant plus de vingt années ? Pourfendeur d’un Death-Metal "made in Göteborg", les Suédois poursuivent leur mission de conversion à leur cause métallique au travers d’une discographie désormais riche de neuf albums studio.
Et c’est donc sans aucune surprise que « We Are The Void » débute sur trois titres catchy et entêtants dans la lignée de ce que Dark Tranquillity sait faire de mieux, à savoir un death mélodique surpuissant et froidement moderne, par l’entremise des atmosphères entretenues par la production Tue Madsen et les claviers polymorphes de Martin Brändström. Sans se soucier de ce que diront les esprits chagrins, les Suédois continuent inlassablement de nous marteler le mélodeath décliné depuis « Character », entre titres super accrocheurs et d’autres plus convenus mais avec comme dénominateur commun de toujours être ce qui se fait de mieux en terme de mélodeath.
Toutefois quelques titres sortent des sentiers battus comme « The Grandest Accusation », « Her Silent Language » ou le final en forme d’apothéose « Irridium » qui s’inscrivent dans une volonté de changement dans la continuité. En effet, si l’introduction de telles ambiances dépressives par le biais notamment du chant clair grave typé Type O Negative peut paraître novatrice au regard des derniers opus, elle nous rappelle clairement aux bons souvenirs de l’époque dite expérimentale du combo et de « Projector » précisément. Cet aspect gothique se retrouve également sur « Arkhangelsk » qui nous plonge dans une ambiance inquiétante entretenue par les claviers de Martin Brändström, donnant des allures black symphonique à l’ensemble !
La machine de guerre Dark Tranquillity n’a jamais été aussi bien huilée tant est si bien que l’on peut conclure que « We Are The Void » est indubitablement un album aux forces qui sont autant de faiblesses ! En d’autres termes, le Dark Tranquillity année 2010 s’avère être un très bon cru pour tout amateur du style qui se respecte… mais hélas, sans réelle surprise !