ARTISTE:

HEATHEN

(AFGHANISTAN)
TITRE:

THE EVOLUTION OF CHAOS

(2010)
LABEL:

MASCOT LABEL GROUP

GENRE:

THRASH

TAGS:
Chant éraillé, Epique, Old School
""
NIURK (11.03.2010)  
4/5
(1) Avis des lecteurs (0) commentaire(s)

Le Thrash est mort, vive le Thrash ! Les vieux sont vivants, vivent les vieux ! Qu’il est doux et agréable de voir ressurgir d’outre-tombe les groupes et les genres que nous affectionnons tant lorsque la vox populi s’égosille à les déclarer morts et enterrés. Pardon, il me semble que j’ai écrit « doux et agréable », je corrige tout de suite : qu’il est jouissif et brutal de voir ressusciter les damnés !

Au rayon des formations au retour improbable, laissez-moi vous présenter Heathen. Tout d’abord : qui se souvient d’Heathen ? Plus précisément, qui se souvient de cette formation Thrash américaine incandescente, s’étant consumée seule au milieu des années 80’s après un seul album complet de belle facture et un second jet à moitié constitué de reprises ? Si le type à la barbe et aux cheveux gras dégoulinant sur son blouson en cuir et son pin’s collector du groupe ne se manifeste pas, je parie sur un nombre faible de réponses positives !

Heathen fait donc partie de ces formations qui auraient pu être les Metallica ou Megadeth d’aujourd’hui, mais qui n’ont laissé à la postérité qu’un souvenir diffus plus que diffusé. Artisan d’un Thrash aux structures longues et influencé par la NWOBHM, le groupe nous offre un mélange du meilleur de ces influences croisées, alliant la technicité d’un Metallica des premières heures au potentiel hymnique d’un Maiden des jours épiques !

Si les vétérans David White au chant et Lee Altus à la six-cordes auront dû en passer en 2005 par un album de reprises avant de replonger dans la composition, The Evolution Of Chaos balaie en deux riffs et trois rythmiques toutes nos attentes pour ne laisser place qu’à un plaisir auditif et cervical absolu. Après trente ans, certaines influences ressurgissent ici et là de manière sensible, dès l’intro de « Dying Season » avec des sonorités proche d’un « Wherever I May Roam » des Mets, jusqu’au Testamentesque « Bloodkult », en passant par le touché d’un « Undone » qui n’est pas sans rappeler un certain Dave Mustaine ou le phrasé d’un « Red Tears Of Disgrace » assimilable à celui d’un certain Bruce D. Mais quelles que soient les ressemblances, on ne pourra à aucun moment parler de plagiat tant la patte du groupe est perceptible, et quelle patte !

Heathen fait du Thrash et ça s’entend, à la bonne heure ! La vérité est surtout que notre quintet sort là l’une des meilleures productions du genre en mettant tous les atouts de son côté : des riffs tranchants enchaînés comme si leur vie en dépendait, des passages acoustiques sobres et émouvants, une section rythmique chaude et parfaitement mixée, le tout couronné de cavalcades qui n’ont rien à envier aux plus belles descentes de manches déjà recensées. On serait par ailleurs bien ingrat et stupide d’oublier de faire mention des prouesses de M. White au chant, notre homme évoluant dans un registre Heavy et énergique en diable, sans jamais s’égosiller et en délivrant au passage quelques instants mélodiques très touchants. Ajoutant la générosité à la qualité, c’est plus d’une heure de cette recette parfaite qui nous est servie avec une constance exemplaire.

Quels titres sont à conseiller ? Tous ! Non seulement les 2 power-ballades et les 8 brûlots sont à garder, mais ils sont surtout à apprécier avec attention : « Dying Season » et « Control By Chaos » pour leurs explosions en chaîne, « No Stone Unturned » pour la puissance qu’il dégage malgré son aspect décousu, « Arrows Of Agony » et « Undone » pour leur côté Heavy-Thrash mélodique et rageur, « Fade Away », « Bloodkult » et « Silent Nothingness » pour leur matraquage en règle… reste alors « A Hero’s Welcome » et « Red Tears Of Disgrace », fausses ballades donc, mais véritables coups de maître !

Finalement, en 2010 comme en 2009, 2008, 2007… le Thrash n’en finit plus de mourir ! Tantôt étendard usurpé pour certains, ou tout simplement au cimetière depuis longtemps pour les autres, ceux qui y croient encore se font très rares. Heathen est de ceux-ci : trente ans et pas une ride, il faut dire que deux albums n’auront pas pu entamer la motivation de ces vrai-faux nouveaux venus. Je suis peut-être des plus tolérants, de ceux qui y croient encore, envers et contre tous, mais j’ai la faiblesse de penser qu’on ne peut pas être séduit sans raison. Une des premières claques de l’année pour votre serviteur, et pour vous ?


Plus d'information sur http://www.myspace.com/heathenmetal



GROUPES PROCHES:
IRON MAIDEN, MEGADETH, TESTAMENT, METALLICA


LISTE DES PISTES:
01. Intro - 01:21
02. Dying Season - 05:40
03. Control By Chaos - 07:09
04. No Stone Unturned - 11:10
05. Arrows Of Agony - 06:40
06. Fade Away - 05:44
07. A Heroe's Welcome - 06:52
08. Undone - 06:42
09. Bloodkult - 04:30
10. Red Tears Of Disgrace - 05:51
11. Silent Nothingness - 06:51

FORMATION:
Darren Minter: Batterie
David White: Chant
Jon Torres: Basse
Kragen Lum: Guitares
Lee Altus: Guitares
   
(1) AVIS DES LECTEURS    
VAL
11/03/2010
  0 0  
1/5
Échec complet pour ce retour d'Heathen, presque 20 ans après deux albums fantastiques (Breaking The Silence en 87 et l'immense Victims Of Deception en 92).
Production en deçà des standards actuels, album beaucoup trop long (le thrash DOIT être bref et immédiat), et surtout un manque d'inspiration consternant. La palme du morceau le plus médiocre revenant sans doute à No Stone Unturned, qui est carrément un medley involontaire de Metallica... Navrant.

Le groupe a également perdu toute aspiration technique ; domaine où il excellait pourtant à la grande époque, étant l'un des pionniers de cette seconde vague de thrash de la fin des années 80. On note bien quelques efforts appréciables, résurgences de cet âge d'or, comme l'excellent solo de "Control By Chaos", mais ça demeure hélas anecdotique. La fureur inhérente au genre est elle aussi aux abonnés absents, malgré là encore quelques indices ici et là ("Undone") qu'Heathen était autrefois un vrai groupe de thrash... Triste.

Je suis donc en désaccord total avec mon camarade Niurk au sujet de cet album. Les power ballades sont sirupeuses au possible ; quant aux brûlots, j'aurais plutôt envie de parler de maigres brandons abandonnés après un barbecue raté.

Le thrash est toujours en vie, et il est bon de le rappeler (voire de le célébrer), mais ce n'est certainement pas grâce à ce disque poussif. Qu'il s'agisse d'une reformation sincère, motivée par une envie commune de rejouer ensemble, ou d'une itération menée à des fins purement pécuniaires, le résultat est pour moi sans appel : échec complet.

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