"Good Music", 5ème album de la belle et ses compères des Blackearts (même line-up pour la 4 ème fois consécutive, une réelle stabilité) ne sera pas, à proprement parler, une franche réussite. Revenons en arrière. 1986, l’année où le rock grassement chargé en guitare (Def Leppard, AC/DC, Iron Maiden, pour ne citer que les plus connus…) prend son envol et assoie sa vitalité. Année où des anciennes gloires se refont une petite santé en profitant de la notoriété grandissante du rap US (Aerosmith avec Run DMC). A coté de cela, forcément, le propos de Joan Jett fait sourire et ne tient plus la route. Dérouté par cette nouvelle donne, le groupe peine à trouver ses marques et commet ce "Good Music" plutôt… euh… passable.
Le titre éponyme Good Music ouvre le bal et maintient le niveau commercial du groupe. Ce gentil morceau sorti en 45T connaîtra d'ailleurs un petit succés d’estime. Malheureusement la suite sera moins fiable : oubliez Roadrunner plus parlé que chanté, passez Black Leather rap décalé et nullement nécessaire, zappez Contact rock traditionnaliste américain sans profondeur. Que reste-il alors ? Fun, Fun, Fun petit rock typique US avec une ligne rythmique sympathique et une guitare sautillante ou encore If Ya Want My Luv morceau bercé par la basse, une nouveauté, avec une voix susurrée façon The Cure période "Faith/17 seconds".
L’apparition de nappes de synthés et de piano (Outlaw) confirme la recherche enclenchée. Beaucoup de prises de directions sont donc tentées et, à trop essayer, le groupe perd irrémédiablement de sa crédibilité et de son intérêt. Les titres sont fades, pas du tout à l’image du combo et ce décalage nuit forcément.
"Good Music" n’est malheureusement ni good, ni music. Joan Jett s’est plantée majestueusement en se prenant les pieds dans le tapis. Le classement, honorable, dans les charts US (105 ème), est sans aucun doute dû au bon album précédent (de ce temps là, on ne pouvait surfer sur la toile pour se faire une idée, si on voulait un disque, on l’achetait…et on découvrait). Mais les temps ont changé, des styles apparaissent et malheur aux anciens s’ils ne se renouvellent pas. C’est ce qui est clairement arrivé à Joan Jett pour cet album. A oublier rapidement.