En Finlande, les hivers sont rudes et les nuits sont longues à cette période. C'est peut-être à çà que nous devons la multiplication de groupes talentueux en provenance de cette contrée nordique. En effet, à part faire de la musique, il ne doit pas y avoir grand chose d'autre à faire pendant la période hivernale, ce qui expliquerait que certains membres de groupes déjà réputés trouvent le temps de monter des projets parallèles et de s'y investir pleinement. Trêve de plaisanterie douteuse, votre serviteur étant un grand fan de ce pays et ne souhaitant pas s'attirer les foudres de ses habitants qu'il tient en haute estime, penchons-nous sur le cas de Brother Firetribe, combo monté par Emppu Vuorinen, guitariste de Nightwish, et Pekka Ansio Heino, vocaliste de Leverage.
Loin du Métal distillé généralement par leurs formations, les deux musiciens et leurs camarades de jeux nous délivrent un bon gros Hard FM musclé et plongeant ses racines directement dans les années 80. En effet, c'est à Treat, au Europe de "The Final Countdown" ou au Van Halen de "Jump" que vous penserez dès les premiers titres de ce "False Metal" qui, comme son titre l'indique, a décidé de ne pas se prendre au sérieux et de jouer à fond la carte de la bonne humeur et de l'efficacité immédiate. Brother Firetribe ne révolutionne pas le genre avec ses paroles légères, ses structures basiques, ses refrains immédiats et hyper accrocheurs et ses claviers délicieusement kitsch. Par contre, il apporte un sacré vent de fraîcheur en remettant un style au goût du jour avec talent, tout en lui faisant profiter d'une production à la fois claire et puissante.
Grâce à cette dernière, Brother Firetribe sonne actuel et marque l'ensemble de sa propre identité avec ce son aérien typique des formations scandinaves. Bien sûr, la voix de Heino est parfois limite et nous frôlons la sortie de route sur un "Kill City Kid" aux passages visiblement trop haut perchés pour le chanteur, mais chaque refrain s'ancrera dans votre mémoire en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Bien sûr, Vuorinen n'est pas un guitariste particulièrement exubérant, mais chacune de ses interventions apporte exactement ce dont chaque morceau a besoin, et il ne se prive pas de quelques passes d'armes avec les claviers de Tomppa Nikulainen. Le rôle de ce dernier est d'ailleurs prépondérant dans le son de Brother Firetribe, sonnant rétro mais juste ce qu'il faut, et donnant son identité à chaque titre.
Une fois de plus, la Finlande nous offre un nouveau groupe qui ne peut pas laisser insensible. Et s'il n'ouvre pas de nouvelles perspectives musicales, ce "False Metal" nous emporte sans peine sur son souffle frais et euphorisant. Si vous êtes un amateur de mélodies entraînantes et de refrains à chanter à tue-tête, vous auriez tort de passer à côté de cette galette qui vous donnera le sourire à chaque passage entre vos oreilles.