Nouvelle venue dans la galaxie MusicWaves, Ephemeral Sun est une formation américaine menée par le guitariste Brian O'Neil. Formé en 2002 sur les cendres d'un ancien combo de doom, le groupe a sorti un premier album en 2004 – Broken Door dans un style dark-métal progressif. Avec leur deuxième production, élaborée durant 5 années, nos lascars ont voulu complexifier leur propos, pour produire une musique ambitieuse, totalement instrumentale, en cherchant, je cite, à explorer de nouveaux territoires musicaux. Ne serait-ce pas là la définition du rock progressif ? A noter que pour compléter leur démarche, les titres ont majoritairement été enregistrés "live".
Springsong va immédiatement poser les bases de la nouvelle orientation d'Ephemeral Sun : si le côté métal reste présent, notamment dans quelque chorus de guitares, il reste toutefois plutôt marginal. Alors oui, le groupe possède une puissance impressionnante, mais elle est mise au service d'un rock progressif intelligent, servi par des musiciens hors-pair et animés d'une imagination qui semble sans limite. Les thèmes s'enchaînent, se croisent, se font et se défont pour mieux resurgir. Les passages dissonants servent de lien, les parties plus métalliques renforcent la vigueur du propos, quelques parties acoustiques calment les oreilles et last but not least, nos amis nous gratifient de quelques soli souvent courts, mais de toute beauté. Après ces 13 minutes trépidantes, l'amateur de progressif est déjà comblé … mais ce n'est qu'un début !
Prism continue le chemin tracé par son prédécesseur, mettant encore un peu plus en valeur le travail de la section rythmique, tandis que Memoirs, apporte une parenthèse plus calme dans le maëlstrom général de l'album … mais c'est pour mieux préparer les oreilles déjà bien chaudes de l'auditeur au plat de résistance de l'album : oui, vous qui découvrez cet album avec cette chronique, vous ne rêvez pas. La plage titre se présente à vous avec un compteur positionné sur près de 42 minutes ! Le fantasme absolu du rock progressif dans toute sa splendeur !
Et franchement, cette pièce s'avère captivante de bout en bout. Il est bien entendu impossible d'en décrire ici tout le détail, mais attendez-vous à une claque comme peu de groupes s'avèrent capables d'en proposer. Au bout d'une vingtaine de minute, d'émotions en tous genres, l'auditeur promené entre métal, progressif classique ou néo, ou même quelques incursions dans les contrées oldfieldiennes pastorales, se voit offrir une respiration de quelques minutes apaisées, lui permettant de reposer quelque peu ses neurones avant de s'envoler pour une deuxième partie tout aussi captivante que la première …… à tel point que c'est avec stupeur (et tristesse !) que l'on constate la fin du titre
Amateurs de progressif dans son acceptation première, cet album est fait pour vous … mais pas seulement ! Il ravira tous ceux qui se sentent prêts à embarquer dans un voyage détonnant, prêts à oublier l'espace d'un instant, un instant seulement, tout ce qui se trouve autour d'eux pour se plonger dans un univers musical passionnant de bout en bout.
D'ores et déjà, un de mes albums de l'année 2010.