Après un premier album regorgeant d’émotions et d'ambiances fortes, le duo rémois nous revient un an plus tard avec ce « Pathos » qui s’inscrit visuellement dans la droite ligne de son prédécesseur. Même pochette sombre et sobre, même packaging...
...Et même entame puissante avec « Le Départ », un titre ou le chant semble être expulsé des entrailles de son créateur. La douleur, le désarroi, presque la folie, animent ce morceau qui conserve l’intensité constaté sur le premier album du groupe en y incorporant un peu plus de variété musicale grâce à l’adjonction de sonorités de cloche, de tambour, et de guitares lourdes et grasses. Une très belle réussite qui enfonce le clou planté par leur premier album, «Charnelle Transcendance ».
Avec « Mathilde » le groupe réutilise le procédé employé avec «Pardon », à savoir un poème dont les premières lettres de chaque début de vers permettent de recréer le titre du morceau. Si le résultat est probant, le sentiment qu'EROS NECROPSIQUE piétine un petit peu pointe le bout de son nez. La découverte du troisième morceau, « L’ultime Révérence » qui se révèle n’être qu’une pâle copie de « Communion » accentue cette impression qui n’ira que croissant tout au long de ce « Pathos ». La recette est la même, la qualité est bien présente, mais l’effet de surprise à disparu même si en de rares occasions, comme avec « Noyade », la musique se fait tout de même plus originale du fait de l’utilisation d’un clavier reproduisant des sonorités d’orgue et de cris languides.
Il n’en reste pas moins que les textes sont toujours aussi travaillés et intéressants, que ce soient « La Scission Déchirante D’une Illusoire Fusion », qui effleure le sentiment d’isolement qui peut habiter toute composante d’un couple, ou bien l’hermétique « Le Deuil Du Merveilleux » qui semble célébrer l’innocence de notre jeunesse.
Ce « Pathos » se contente donc de reproduire les recettes dévoilées dans « Charnelle Transcendance ». Là ou nous étions en droit d’espérer une évolution, une progression, le groupe se contente, certes de manière très habile, de nous refaire faire un tour à bord du même manège. Le but de plonger l'auditoire dans un abîme de sentiments troublants et de le désorienter, n’est ainsi qu’à moitié atteint puisqu'il possède déjà quelques repères et quelques clefs lui permettant d’appréhender l’univers qui lui est servi.