Christian Rivel fût à l’origine en 2003 de la naissance d’Audiovision. Deux ans plus tard, « The Calling » vit le jour. C’eut été un tantinet s’avancer que de parler de véritable groupe à l’époque, il s’agissait en effet plus alors d’une association de musiciens, où Jeff Scott Soto, pour l’anecdote, trouva sa place. Cinq ans ont passé et Christian Rivel est redevenu Christian Liljegren…Il a en effet repris, depuis son divorce, son nom de naissance, se séparant concomitamment de celui de son épouse dont il avait adopté le patronyme à leur mariage… Ils sont étonnants ces suédois…
Rivel/Liljegren est, rappelons-le, le vocaliste de Divinefire, qui œuvre dans le Métal Mélodique Chrétien et de Narnia qui fait dans le Métal Chrétien. Quand vous saurez qu’il possède un label qui édite des albums de White Metal, qu’il s’est entouré du batteur Thomas Weinesjö, issu de Veni Domine un groupe de Doom Progressif Chrétien et de Torbjörn Weinesjö, guitariste de son état issu du même groupe et de Divinefire, vous commencerez à vous faire une idée de la mouvance dans laquelle évolue Audiovision. Quand j’aurai rajouté que notre groupe du jour assura la première partie des Chrétiens zébrés de Stryper durant leurs tournées européennes de 2010 où ils fêtèrent leur 25ème anniversaire, vous n’aurez plus aucun doute. Nous sommes effectivement ici chez des adorateurs de la Bible.
Cependant, la vénération de Dieu au travers du Hard Rock peut emprunter différents chemins, de l’AOR tranquille au Heavy musclé. En étudiant les origines des autres musiciens du combo on reste dubitatif. En effet, Olov Andersson, l’homme aux claviers, vient de Grand Stand groupe de Rock Progressif Symphonique et Simeon Liljegren, bassiste, est issu de Modest Attraction, combo évoluant dans le hard Rock 70’s. Alors, à quoi s’attendre me direz-vous ?
Je casse immédiatement le suspense, Audiovision joue du Hard Rock Mélodique dans lequel on peut retrouver pèle-mêle, Dio, Rainbow, Gotthard et Whitesnake. On serait presque tenté de dire qu’ils sont à fond dans leur truc les p'tits gars tout de même. En effet, nous avons ici deux dieux (dio et gott - dieu en allemand), un arc-en-ciel et un serpent blanc. Je vous le dis les amis, nous irons tous au paradis, mais reprenez vos bibles je vous prie.
Ainsi donc, vous ne serez pas surpris que les onze titres de l’opus évoquent le fait que « nous ne sommes pas seuls », que « le fils va venir », qu’il « est la raison », qu’il faut que « la flamme continue de brûler », que « nous lui appartiendrons » et qu'ils nous parlent du « fruit de l’amour », du « chemin » et de la « grille ».
Et la musique me direz-vous ?...hé bien si je n’en ai que peu parlé jusqu’ici c’est qu’il n’y a pas grand-chose à dire. Cet opus se laisse écouter, les mélodies sont agréables, parfois on pense à Europe (version derniers opus), les guitaristes se démènent bien, la voix tient la route mais au final on ne garde rien ou pas grand-chose en tête. L’oreille gauche accueille les sons, ils sortent par la droite et laissent un certain vide sur leur passage.
Un disque parmi tant d’autres donc, dans la bonne moyenne, mais sans plus, sauf à ce que votre missel soit usé jusqu’à la trame et que vous ayez des responsabilités d’enfant de chœur...