Sortez les perruques et les mitaines résilles de vos arrière-grands-mères, il semble bien que le Glam Rock soit de retour ! En effet, derrière les Poodles et Wig Wam viennent de s’engouffrer Crazy Lyxx et…Crashdiet qui nous intéresse aujourd’hui en attendant le retour de Ratt d’ici peu avec son nouvel album. Motley Crue, qui en 2008 nous avait concocté un album plutôt sympathique (« Saints of Los Angeles »), a désormais un nombre de petits frères talentueux non négligeable.
Le Glam d’aujourd’hui, souvent mâtiné de Hard FM, est en mesure de pouvoir convaincre un public plus large que par le passé. Les élucubrations vestimentaires et capillaires caractéristiques du genre sont toujours présentes, mais l’attraction est ailleurs. Le choix de peaufiner les mélodies, de compliquer un tantinet les structures des morceaux sans perdre l’effet hymnique souvent recherché est la tendance du moment.
Les suédois de Crashdiet, sur ce « Generation Wild », troisième opus du groupe, tente ainsi un croisement limite osé entre Def Lep (les chœurs) et Motley Crue (les rythmes), entre Pretty Maids (les riffs) et Ratt (les ambiances), entre Bon Jovi (les mélodies) et Twisted Sister (le côté déjanté et festif). Le chérubin combine ou alterne ainsi avec bonheur riffs maîtrisés, mélodies entêtantes, chœurs remplies d’emphase, chant attractif et rythmes porteurs.
Cet album est de ce fait très varié. « I’m a Rebel » arrache tout sur son punkinsant passage, « Save Her » dégaine l’artillerie FM, « Bound to Fall », « Down With the Dust » , « So Alive » et « Amageddon » sortent la boite à riffs et à hymnes, « Beautiful Pain », bal’hard très réussie, distille une improbable tendresse musclée et l’énorme « Chemical » nous assène un refrain à graver dans le carrelage de sa salle d’eau et une intro qui nous rappelle celle de « Dancing on Your Grave » de Motorhead (!!).
Vous l’aurez donc compris, cette galette est jouissive, met de bonne humeur, ne se prend pas au sérieux et vous permettra d’headbanguer de longues minutes. Tout ça est profitable au moral et aux cervicales. Procurez-vous cet album et si les files d’attente de la Sécu ne vous rebutent pas trop, vous devriez pouvoir vous faire rembourser votre achat auprès de l’aimable fonctionnaire de faction au guichet.