Les Revoltings Cocks sont déjà de retour, à peine un plus d’un an après la sortie de "Sex-O Olympic-O". Ce délai si rapide s’explique par le fait que le leader du groupe, Al Jourgensen, qui a en finit avec Ministry, prend le temps de s’amuser avec sa bande de joyeux drilles et ce groupe complètement déjanté qu’est Revolting Cocks. De plus "Sex-O Olympic-O"avait mis pas mal de temps à sortir après la fin de son écriture, ce qui explique également que le groupe ai pu remettre le couvert si rapidement. Ce "Got Cock", au titre et à la pochette très explicites, voire même provocants, est dans la même lignée que son prédécesseur, présentant une musique indus-électronique teinté de rock, de new-wave et de quelques passages technoïdes, le tout sur des paroles funs, fortement teintées de sexe et mettant même à l’honneur les groupies des RevCo sur un titre.
Le résultat est encore une fois très sympathique. Certes, nous restons dans du classique, mais Jourgensen et sa bande excellent dans le genre et savent proposer une musique et des titres fun et sans prise de tête. La seule différence avec le prédécesseur est un ton rock un peu plus présent, ce qui pourrait attirer un public plus large. C’est le cas du titre d’ouverture, "Trojan Horse", pur titre de rock indus avec un chant grave faisant penser à Peter Steele (Type O Negative) sur un rythme lancinant et prenant et un excellent solo de guitare, court mais efficace. On pensera aussi au très rude "Fuck Money" et à "Bitch Addictive", deux bons titres d’indus-rock avec un chant rugueux sur la première et plus soft et séduisant sur la seconde.
De manière générale, le ton est quand même aux sonorités wave très typées années 80, comme avec "Filthy Senoritas" et ses claviers sonnant volontairement très datés, mais donnant un résultat irrésistible et très dansant. Et il y a des titres purement électroniques, entre techno et dub, et que l'on réservera aux fans du genre, mais qui sont très efficaces et hypnotiques, comme "Pokeahotass", "Dykes", "Juice" ou "Me So Horny" et son remix qui le suit immédiatement. Ce dernier titre est d'ailleurs une reprise des rappeurs de 2 Live Crew. Le chant sur ces titres fait toute la différence. Il est tour à tour sombre, déjanté et puissant et en tout cas très présent ne servant pas juste de simple accompagnement renforçant l’aspect chansons.
A la croisée des chemins, le groupe propose des titres assez équilibrés entre indus et dance, comme "Air Traffic Control", morceau très efficace et mettant bien en valeur les parties de chant assez déjantées. Dans la même veine nous citerons aussi l’explicite "Bitch Addictive", son excellent refrain très entraînant et ses airs de tubes en puissance, grâce à une mélodie simple et efficace, rappelant encore une fois ce que proposait Pain le groupe de Peter Tägtgren. Il faut enfin citer l’hilarant "Piss Army", hommage tout en finesse et en élégance aux groupies des Revolting Cocks, les invitant à joindre l’armée des fans avec la promesse d’être bien accueillie par un des membres du groupe, le tout sur une musique rock indus très énergique.
Les Revolting Cocks signent ainsi un nouvel album frais et fun, mais très efficace et bien réalisé et produit, qui devrait ravir les fans du genre et ceux d’Al Jourgensen qui confirme tout son talent pour toucher à tous les genres. Le groupe ne révolutionne certes pas la musique électronique mais il se montre efficace pour proposer des titres immédiats et accrocheurs.