En voilà qui ont le mérite d'être clairs d'entrée ! "Si vous n'aimez pas AC/DC, vous ne nous aimerez pas !" annoncent-ils sur leur site Internet. Si des groupes comme Airbourne ou Rhino Bucket assument leur filiation avec le combo des frères Young, Big Ball s'en revendique carrément et piétine immédiatement tout début de débat sur le thème récurent: AC/DC clones ou pas ? Formé autour de Thomas Gurrath (Debauchery), Tom Naumann (ex Primal Fear) et Dennis Ward qu'on ne présente plus, le quatuor teutons a décidé de ne pas se prendre la tête dans un style qui ne le lui demande pas.
Ne cherchez donc aucune trace d'originalité tout au long de ce "Hotter Than Hell" car vous n'avez aucune chance d'en trouver. De la voix de Thomas Gurrath particulièrement proche de celle de Brian Johnson, avec une pointe de Udo Dirkschneider par son côté nasillard, à la section rythmique métronomique, en passant par les riff binaires et hyper efficaces, les chœurs virils, et les soli inspiré de Naumann, tout ici respire AC/DC à plein nez. Quasiment chaque titre peut faire référence à un extrait de la longue discographie des légendes australiennes, au point que cela frôle parfois le plagiat ('Given The Dog A Bone' sur 'Big Ball Crew', ou 'War Machine' sur 'Groove Monster Machine').
Oui mais voilà: impossible de tirer sur cette galette à boulets rouges ! Pourquoi ? Tout simplement parce que la production est excellente, à la fois puissante et dynamique, que l'interprétation est sans faille avec quelques soli particulièrement inspirés et des refrains hyper accrocheurs ('Double Deamon', 'Porna Lisa', 'Hotter Than Hell'…), et qu'en avouant son pêché, Big Ball se fait immédiatement pardonner. Et vous voilà à headbanger, à taper du pied et à reprendre les refrains en chœurs avec un sourire bienheureux illuminant votre faciès. Attention, cette galette n'est pas pour autant exsangue de défauts. Ainsi, si les thèmes abordés dans le style sont rarement philosophiques, il faut reconnaître que Big Ball y rajoute une finesse typiquement germanique qui pousse le bouchon parfois un peu loin. Des titres tels que 'Porna Lisa' ou 'Plugged In' ne respirent pas le romantisme… D'autre part, la longueur de l'album fait que l'on décroche aisément avant la fin des 13 titres. Enfin, la voix de Gurrath peut également devenir pénible à la longue.
"Hotter Than Hell" pose donc la question de l'intérêt d'un tel album et la profession de fois de Big Ball y répond partiellement. Cet album n'est pas là pour renouveler le genre, ni même y apporter quelque chose d'original. Par contre, il fait passer un excellent moment et emporte toute forme de réticence grâce à une énergie et une efficacité sans limite, et c'est bien ce que l'on demande essentiellement à un album de Pub-Hard-Rock.