Avec "Time Is Waiting For No One", les Hongrois de Hard présentent leur 5ème album studio en un peu plus de 6 ans de carrière. Portant un nom assez évocateur, le groupe a vu le jour dans un pays peu prolixe en groupes de hard rock et de heavy métal. Ce combo a su éclater au grand jour grâce à sa décision de chanter en anglais avec leur 4ème album, "Traveler" et a ainsi pu proposer son hard rock mélodique, entre AC/DC, Aerosmith et Whitesnake, à un large public.
Ce nouvel album montre un groupe ambitieux et voulant clairement atteindre une dimension supérieure. Pour ce faire Hard a engagé un nouveau chanteur et guitariste, le Suédois Björn Lodin et un nouveau batteur, Balázs Hornyák. Lodin est loin d’être un inconnu dans la scène métallique, il a en effet chanté pour Baltimore et récemment avec Lars Eric Mattsson. Son arrivée est évocatrice de la volonté du groupe de grandir avec l’aide de ce chanteur à la voix roque très facilement reconnaissable. Avec cette arrivée, le ton se fait encore plus hard rock classique, pas très loin d’un Krokus, avec de bons moments à la guitare et des titres plus calmes permettant à Lodin de proposer des vocaux soft et réussis. Et avec cet apport Hard réalise un album très sympathique et agréable d’un bout à l’autre, sans temps morts, avec de très bons titres, même s'il manque peut-être les tubes qui auraient pu pousser l’album plus haut.
Malgré tout il y a de la qualité, comme avec le titre éponyme qui ouvre le disque de belle manière, proposant d’excellents soli sur un ton hard rock très entraînant, même si le chant un peu brut de décoffrage rebute quelque peu. Avec "Black Clouds", qui rappelle AC/DC pour le ton général et le refrain, Lodin chante cette fois de manière un peu moins roque, variant très bien ses vocaux, et petit à petit on se prend au jeu au fur et à mesure que le disque avance. Il y a d’abord "Lonesome Loneliness", plus blues dans l’âme, avec un excellent clavier très Deep Purple, le tout avec encore de bons passages à la guitare entre blues et hard rock. Puis nous trouvons plusieurs titres enlevés mais toujours mélodiques, avec un petit côté Guns'N Roses – Aerosmith, comme "Shine On Me Now", "The Pace And The Flow", ou encore "Magical Pretence" sur lesquels les guitares sont encore une fois largement mises à l’honneur. Nous retiendrons également deux titres plus hard rock et peu éloignés d’un Deep Purple: "Into The Fire" et "My Kind Of Woman", très réussis dans cette veine un peu plus datée, mais parfaitement bien exécutées notamment vocalement.
Enfin, Hard excelle dans les titres plus mélodiques et accrocheurs comme "Love Goes With Anything", "Nona" ou encore "4 Leaf Clover" qui sont de très belles ballades, très blues rock dans l’esprit, et collant parfaitement au chant très chaleureux de Lodin. Le tout sonne assez rock américain, s’éloignant ainsi des influences premières.
Ce "Time Is Waiting For No One" est donc un album que l’on recommandera chaleureusement aux fans de hard rock classieux. Hard n’innove certes pas dans le genre mais il y est assez doué. Nous attendons à présent du groupe qu’il transforme l’essai par la suite, en trouvant complètement son propre style.