Second album de la reformation, « The House Of Blue Light » n’est vraiment pas connu comme étant le plus mémorable du Deep Purple. Souffrant de la comparaison avec son illustre prédécesseur « Perfect Strangers », il se révèle également moins inspiré et fait plutôt pâle figure à ses côtés. Il faut dire que l’effet de surprise concernant la reformation est retombé et que l’entente Gillan/Blackmore bat déjà des deux ailes bien qu'ils soient au final les deux grands gagnants de cet album. En effet, Gillan semble dans ses meilleures années et Ritchie retrouve par moment un côté incisif fort agréable. De plus, le son très « eighties » et propret (moins puissant aussi) colle bien moins au rock d’un Purple qu’au récent Hard limite FM du Rainbow.
L’album démarre en trombe et le groupe semble vouloir placer ses trois meilleures missives d’entrée de jeu. D’ailleurs quand un best fait l’honneur d’inclure des titres de cet album, il pioche automatiquement dans ces trois là. “Bad Attitude” mid tempo Purpulien par excellence (riff éternel garni de gros claviers), dévoile un Gillan en grande forme et un solo digne de la grande époque, typé Perfect Strangers. The « Unwritten Law » possède quelque chose d’assez tribal dans lequel Gillan, magistral, offre un refrain mémorable. Et toujours du même calibre « Call Of The Wild », plus léger, bouge bien et possède sans doute le refrain le plus light et FM de l’album, et le meilleur dans son genre.
« Mad Dog » possède quant à lui un bon riff, une ligne vocale très accrocheuse et un solo de clavier « aboyant » mais passe moins bien le cap des écoutes. Il en va de même chez un « Black And White » moyen (garni d’harmonica), un « Hard Lovin’ Woman » très Rainbow et pas du tout innovant et un « Strangeways » qui lui sonne très Purple, trop pour être original, malgré un côté convaincant. « The Spanish Archer » possède un côté épique et tragique à la « Hungry Daze » très agréable et se présente comme la meilleure surprise de la face B. Une fois encore, Ritchie et Gillan y brillent de mille feux. La bluesy « Mtizi Dupree » est aussi curieuse que son titre mais reste très sympa même si le refrain peut agacer (ce qui est tout personnel). Enfin, « Dead Or Alive », qui conclut le court album, fonce à toute blinde et ressemble à s’y méprendre à « Twist In The Tale » garni du riff d’ « Anya », que l’on retrouvera d’ailleurs sur l’album suivant de la même formation. A noter que le solo de Lord rappelle ses envolées classiques de l’époque Simper Evans.
« The House Of Blue Light » n'est finalement pas un mauvais album, malgré quelques titres moyens en son milieu et une absence de véritable hit. Pas mauvais certes, mais bien loin tout de même des grands moments de l’histoire du pourpre profond.