“What do you want ? ” disait Rob Halford à propos du fameux “Heavy Metal” en 1988. Et bien en voici, du Heavy Metal ! Un album en sorte de carte de visite du genre. Avec ce huitième opus, les nordistes de Tarot (je ne parle pas ici des chtis mais bien des finnois) donnent une fois de plus dans un Heavy Metal universel, presque stéréotypé. Au fil des titres de ce « Gravity Of Light », on pense tour à tour à Maiden (pour la voix), à Sabbath pour les titres les plus lourds, Dickinson en solo (pour le versant musical de certains titres), Dio pour certains lyrics et un côté épique et même Priest sur un « Caught In The Deadlights » froid et mélancolique.
Les frères Hietala (dont le fameux Marco est comme vous l’avez deviné bassiste du célèbre « Nightwish ») ne changent pas leur formule et continuent de se faire plaisir au sein de Tarot. Ce nouvel album, très varié et heureusement bien équilibré ne contient que des classiques du genre ! Trop classiques peut être. Bien que personnelle car rehaussée de nombreux chœurs et jolies mélodies, Tarot nous sert ici une musique que tout fan ultime de Metal est en droit d’attendre, au point que parfois, par manque de surprise ou de réelle innovation, on se lasse un peu de l’écoute. S’ajoutent à cela des fins de titres parfois assez longues et répétitives.
Mais comme je le disais plus haut, les plus célèbres pages du Metal sont présentes ici : avec « Satan Is Dead », « Rise ! », « The Pilot Of All Dreams » et « Sleep In The Dark » (qui démarre sur des chœurs à la Elfman) on évolue en plein Power Metal, sans doute le genre le plus représentatif du groupe. Des titres rapides, puissants, limite True Metal sur le très accessible et fédérateur (par sa mélodie et ses chœurs nombreux) « Rise ! ». « The Pilot Of All Dreams » reprend la même formule, jusqu’au passage plus soft avant l’explosion finale, mais de façon moins convenue. Avec son joli solo néoclassique clavier/guitare, il se veut finalement plus convainquant.
Dans un genre Doom à la Sabbath le groupe propose deux titres. Un premier assez longuet, « Hell Knows », garni de claviers et porté par la basse ultra lourde et métallique de Marco et le gluant mais efficace « Magic And Technology », digne d’un « Heaven And Hell ». Dans un genre plus Heavy Classic, on retrouve le mid tempo très mélodique « Calling Down The Rain » au refrain entêtant qui ne dépareillerait pas sur un album de Bruce-Bruce, et un « I Walk Forever » (ce doit être fatiguant !) entre passages éthérés saupoudrés de loops et piano et gros Metal bourré de chœurs virils.
Si vous êtes fans des univers précités et que vous ne cherchez pas à tout prix à trouver quelque chose de nouveau, alors ce « Gravity Of Light » est fait pour vous.
J’ai, comme Tarot, gardé le meilleur pour la fin. En dehors de la pochette que je trouve assez réussie, « Gone » est une superbe pièce aux mélodies médiévales, au chant unique (pourquoi Tommi Salmela n’utilise pas plus souvent ce chant délicat et tellement plus typé ?) entre roulements de tambours, touches de piano et refrain épique très puissant. De très loin le meilleur moment de l'album, dépassant les autres de la tête et des épaules. Unique !