2003: Toto fête ses 25 ans de carrière lors d’une tournée best-of, garnie de quelques reprises compilées sur "Through The Looking Glass" (chroniqué en ces pages). De passage dans la ville aux mille et un canaux, il enregistre ce subtilement nommé "Live In Amsterdam". Bien que très alléchant sur le papier, cet album n’est pas aussi facile d’accès que ses prédécesseurs de par la présence de deux medleys assez conséquents (en début et milieu de show) qui viennent un peu alourdir l’ensemble.
Le premier ouvre les hostilités avec un "Girl Goodbye" rythmiquement remodelé pour l’occasion, et prompt à faire monter la pression avec une efficacité redoutable. Le groupe dépoussière ensuite le très groovy "Goodbye Eleonore" et l’unique "Child’s Anthem" suivi de la partie instrumentale d’ "I’ll Supply The Love". Et si cet ensemble fourmille de plans complètement dingues, de virtuosité et autres hymnes efficaces, pour autant, il pèse. Il en va de même du second qui, moins électrique, alterne les tubes avec les très rares "Lion" (partie instrumentale également) et "Till The End". Et même si on ne trouve qu’une boucle d’une minute d’ "Hydra", "Waiting For Your Love" semble le meilleur moment de ce second medley, un semi-acoustique au groove contagieux, solo de guitare sèche jazzy et chœurs doucereux : une ambiance superbe.
Heureusement, en dehors de ces pavés, Toto propose du «plus léger». La superbe et sautillante "Gift With A Golden Gun" retrouve ici une seconde jeunesse, et les soli le Luke tout en moulinet sont tout bonnement jouissifs. Le "Bodhisattva" de Steely Dan qui dans la même veine, va comme un gant à Toto, montre tout le talent de Tony Spinner qui suit ses maîtres à la note (guitare et voix). La voix chaude de Paich donne toute son ampleur à "Africa", relayée à nouveau par Kimball sur le refrain (quand on y pense, peu de groupe possèdent en leur sein autant de si belles voix). Cette version live de ce grand hit se termine par de longs sifflements que Luke tire de sa guitare sur un fond de basse imparable du «Groove Master» Mike Porcaro. L’autre incontournable, "Rosanna", est gratifié d’un solo de clavier de Lukather (il est partout et mène le show comme jamais malgré ses soucis de santé) et d’un passage rock n’roll chanté.
Côté ballades, "While My Guitar Gently Weeps", dédié à Jeff Porcaro, Jeff Healey et Harrison, est sublime alors que "I Won’t Hold You Back" fait de nouveau plaisir à entendre car modernisée et rehaussée d’une nouvelle ligne de basse. Le concert s’achève sur un "Afraid Of Love" un peu mou du genou, un "Hold The Line" privé de son passage "Next To You" pourtant présent dans la version DVD, et un "Home Of The Brave" des familles, au riff toujours aussi envoûtant.
Voilà donc un bien bon moment de musique, célébrant les 25 ans d’un groupe trop mésestimé, peut être plus captivant en DVD (Toto fait le show, les lights sont chaudes et le montage rythmé) que sur CD où les poids des Medleys passe moins bien.