Mass, groupe bostonien a 30 ans d’âge et ce « Sea of Black » est son cinquième album. Voilà qui s’appelle prendre son temps. En effet, mis à part deux EP sortis en 84 et 88, les américains ont seulement au compteur "Fighter (82), "New Birth" (85), "Voices in the Night" (89), "Crack of Down" (2007) et l’opus qui nous intéresse aujourd’hui.
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Levons le voile immédiatement, « Sea of Black » est un bon album, un album un brin déroutant, mais un bon album. Pourquoi déroutant me direz-vous ? hé bien car sa diversité l’amène à proposer, d’un titre à l’autre, des styles musicaux assez disparates. Je veux bien vous accorder que l’ennui naquit de l’uniformité (Antoine Houdar de la Motte -1719) et qu’une diversification des titres d’un opus peut le rendre attrayant, mais la tentative peut être risquée car l’éparpillement coupable peut guetter.
L’essai plaira donc aux hardos lorsqu’ils s’attarderont sur l’entrée en matière musclée de « Falling From Grace » qui bastonne sévère par riffs et martèlements interposés, tout en conservant, je le précise, une attrayante approche mélodieuse et lorsque qu’ils maltraiteront leur nuque sur l’acide « Ashes to Ashes » même s’ils perdent un peu leur latin sur le simili-scratch clôturant le titre ou sur le puissant « Sea of Black » . Les amateurs des combinés guitares sèches/guitares électriques tomberont raides dingues du mélodieux « All the Years Gone » et se passeront en boucle « Coming Home », un morceau à la Great White, quand le requin blanc calme ses propos, réussi à tel point qu’il pourrait être un hit si la musique que nous chérissons n’était pas aussi (relativement) confidentielle.
Ceux qui aiment Led Zep pourront jeter une oreille curieuse sur « The Right Side », titre très riche qui pourrait ressembler à ce que ferait le dirigeable aujourd’hui s’il avait modernisé et hardifié ses intentions. « Thru the Rain » plaira aux amis de Black Sabbath pour les riffs des couplets et à ceux de Pretty Maids sur le refrain où il vous sera impossible de ne pas bouger votre crinière ou ce qu’il en reste (MusicWaves le site des 7 à 77 ans). En ce qui concerne les adorateurs du style « je change de tempo toutes les trente secondes mais je reste mélodieux », ils vénèreront « Justify » et pour évoquer ceux qui ne jurent qua par les ballades hard, ils s’agenouilleront devant l’énorme « Till we Meet Again ». Quant aux fans de Styx, même eux ne sont pas oubliés avec la ballade « More Than a Friend » (Tommy Shaw sort de ce corps !).
Après avoir noté que le bassiste est bon, le guitariste et bon, le batteur est bon et le chanteur aussi, je conclurai en vous confirmant que la diversité paye donc ici. La technique des musiciens, leur capacité à maîtriser parfaitement les éclectiques rythmes qu’ils proposent et leur constance mélodique font de ce « Sea of Black » une bonne surprise de mars. Ecouter cet album c’est l’adopter, alors ne le laissez pas sur le bord de la route, vous passeriez à côté de bons moments divers et variés.