Stargazer est un nouveau groupe d'origine norvégienne, constitué pour l'instant d'un duo : le chanteur Tore André Helgemo et le guitariste William Ernsten, lesquels se sont adjoints les services de deux musiciens de session pour la rythmique. Il semblerait que quelques nappes de claviers agrémentent les arrangements à une ou deux occasions (notamment le court instrumental planant "Whirlwinds") sans être crédités. Musicalement, nous pouvons parler de Hard-Rock Mélodique, avec une tendance bluesy et un son par contre assez ample, un peu AOR, que l'on pourrait comparer parfois au Whitesnake de "1987" et "Slip Of The Tongue". Stargazer nous offre 11 morceaux de durée moyenne.
Hegelmo a de bonnes mélodies et Ernsten un jeu de guitare bien fluide, à mi-chemin entre mélodie et agression, à la fois bluesy et lyrique, technique sans trop en faire, qui rappelle r quelque peu John Sykes (écoutez notamment "Push Me"). Ernsten est peu envahissant sur le plan des solos et pourrait d'ailleurs se mettre un peu plus en avant. Ses rythmiques au son tranchant et profond, avec souvent quelques arpèges plus cristallins sont assez esthétiques. Si le groupe veut faire des concerts, il serait d'ailleurs utile de recruter un second guitariste. Helgemo possède une voix plutôt bien placée, relativement aiguë, légèrement voilée mais peu nasillarde, et chante dans un style assez bluesy, avec un bon accent anglais. Le chanteur possède un petit quelque chose de Steve Perry (Journey), bien que la musique soit nettement différente de celle qu'a pu produire Journey. Ajoutons qu'une réverbe très généreuse met son chant bien en valeur. Dommage qu'il ait parfois tendance à s'égosiller un peu, ce genre d'excès n'étant pas des plus heureux. Quand il prend un timbre plus clair et médium, comme par exemple sur le début de "This Is The Night", une sorte de ballade au tempo quand même assez enlevé, il se révèle plus convaincant. Certains y verront d'ailleurs une ressemblance avec "The Deeper The Love" de Whitesnake. Et ce n'est pas la seule fois où l'on peut faire la comparaison avec la seconde période du Serpent Blanc. On peut aussi penser à Fastway, le groupe de l'ex-guitariste de Motörhead, Fast Eddie Clarke, ou encore au Van Halen des premiers albums sur "Working On The End" (très beau solo de guitare en tapping, d'ailleurs !).
Parlons un peu de la section rythmique, même s'il s'agit d'invités : le boulot est impeccable, la basse ronde et chaude, de même que la batterie, pas trop mise en avant mais dont le son est à la fois puissant et net. Tout cela est bon, mais un morceau plus ambitieux ne serait pas de trop, ainsi qu'un peu plus de ballades car celle qui se place en neuvième position ("The Cage") est fort sympathique avec son mélange de guitares acoustique et électrique. Un "slow" comme on n'en fait plus ! Et le terme n'est plus guère employé non plus d'ailleurs, vous avez remarqué ?! Quoiqu'il en soit, la guitare de William Ernsten fait des merveilles sur ce morceau, bien que le guitariste soit encore une fois trop concis. Autre morceau assez marquant, le final "Window To The World" avec son couplet assez classique mais dont le refrain syncopé et sautillant est assez original et très accrocheur.
Au final, bilan positif mais rien de nouveau à se mettre sous la dent, on s'en doute. Il reste de nombreux points positifs : des mélodies inspirées, un son propre mais suffisamment tranchant, une très bonne production, puissante et claire. En dépit des quelques fautes de goût au chant, Stargazer est un groupe qui mérite toute l'attention des amateurs de Hard-Rock Mélodique.