Bienvenus dans un monde de mutations et de mariages contre nature. Un monde où, à l’image des Gremlins, de gentils Power Rangers se transforment en monstres sans foi et surtout sans loi. Des monstres qui arborent de magnifiques touffes de cheveux multicolores qui feraient passer les Sigue Sigue Sputnik pour des enfants de chœurs. Soyons clair, au niveau capillaire je n’ai jamais rien vu de pire à part peut être Yvette Horner dans sa période « rouge », c’est dire. Dignes représentant de la scène Visual Kei, les Japonais de Xodiack semblent considérer que l’apparence est un élément essentiel de la musique. Et justement, puisque l’on en parle, au niveau musique, qu’est-ce que cela donne ?
Les premières minutes de leur second album, " Shinra Bansho - Setsuri", sont assez déroutantes. On passe en effet d’une longue intro atmosphérique truffée de claviers, à un Thrash bourrin renforcé par des vocaux Black, puis à un Heavy Metal très véloce, qui débouche lui-même sur un Speed endiablé… Le moins que l’on puisse dire, c’est que la prise de repère n’est pas aisée. Une seule constante : un son excellent, à la fois puissant et clair.
Avec un "Kimi Ni Furu Zetsubo No Arme" qui affirme de manière un peu plus tangible les capacités du groupe, les choses se mettent en place, et Xodiack se montre réellement convaincant. Des guitares puissantes et des vocaux plus chauds accouchent d’un morceau efficace et attachant. De manière très surprenante, on a le sentiment d’entendre les Espagnols de Heroes Del Silencio. La suite nous présente un groupe qui associe avec un certain bonheur, des sonorités et des univers musicaux très variés pour nous pondre des titres qui oscillent entre le très violent et le très soft. Ainsi, alors qu’avec "Mask" nous sommes en plein Metalcore, avec "Hellraiser", et notamment sa première partie, nous naviguons dans des eaux que ne renierait pas Rammstein, le tout sous couvert d'alternance entre chant Black et vocaux popisants.
Au final, nous découvrons un album fourre-tout, qui pêche un peu par manque d’homogénéité, mais qui comporte de très bons moments. Et nous ressortons de ce " Shinra Bansho - Setsuri" en se disant que si Mötley Crüe était né récemment, il s’appellerait peut être Xodiack, tant les deux groupes semblent partager le même goût pour la provocation et... les accoutrements improbables.