Activiste de la scène métal polonaise, Thy Disease est un groupe formé en 1999 et originaire de Cracovie. Son premier méfait discographique, "Devilish Act Of Creation", remonte à 2001. Depuis cette date, Thy Disease a poursuivi son petit bonhomme de chemin et nous propose, pour conclure cette première décennie du vingt-et-unième siècle, son cinquième album "Anshur-Za".
Le groupe présente sa musique comme un mélange de death métal, de métal industriel et de black métal (sic). Pourtant la musique proposée par ce "Anshur-Za" serait plus proche d'un métal indus lorgnant un chouilla du côté extrême du métal, et à la rigueur plus vers le côté death que black du métal. Ce dernier est à vrai dire inexistant, tout au moins, sur cet opus. En bref, une sorte de Deathstars énervé. C'est dire qu'il ne faut pas rechercher dans cet opus un décrochage de nuque, une onde sonore scotchante comme pourrait le proposer un groupe comme Dexy Corp.
Alors oui il y a bien, de-ci de-là, quelques petits blasts, de petites accélérations rythmiques comme dans "Rotten Structure" ou "Moral Supremacy", mais vraiment rien de bien méchant. De plus, si le chant est grave et éraillé, on est bien loin des canons du death-métal. Thy Disease y va même de ses titres à plus ou moins forte prédominance de chant clair et mélodique comme sur "Fog War" ou le très efficace "Sinner In Me", imaginaire version métallique d'un Rotersand par exemple.
Avant tout métal indus, ce "Anshur-Za" présente un album qui s'écoute avec plaisir, le groupe évoluant, l'expérience aidant, en terrain connu et pour le moins maîtrisé. Si certains riffs sortent un tout petit peu du lot ("Collateral Damage" ou "Freedom For Anshur-Za"), force est de reconnaître que dans l'ensemble, il n'y a pas vraiment grand chose d'excitant à rechercher de ce côté là. D'ailleurs, sous ce seul angle, l'album pourrait apparaître un peu trop linéaire.
Mais peu importe cet aspect là. Dans le métal indus, c'est l'électro qui mène la danse. Et de ce côté là, le groupe est plutôt bien inspiré. Sans vraiment innover, le groupe propose quand-même de jolies choses comme sur le titre d'ouverture "Blame", ornementé d'effets de cuivre bien trouvés, ou sur le titre "Salah-Din", titre à la prenante atmosphère électro. A cela s'ajoutent souvent des chœurs en chant clair et des refrains bien travaillés, qui sont dans l'ensemble plutôt caressants ("Moral Supremacy", "Freedom For Anshur-Za").
"Anshur-Za" se révèle au final être un honnête et bon album de métal industriel, énergique et mélodique. Faute de présenter quelque chose de foncièrement original, il a au moins le mérite de proposer une musique très agréable et facile d'accès au plus grand nombre d'auditeurs possible. Un album efficace qui se conclut par une reprise du titre "Frozen" de Madonna non dénué d'intérêt.