"Angel Of Babylon" est donc le deuxième volet du nouvel album d’Avantasia. Il suit la même voie que son jumeau, "The Wicked Symphony" en présentant 11 titres pour une heure de musique. Nous y retrouvons bien sur des invités au chant avec six chanteurs dont Jorn Lande, qui se taille ici la part du lion avec six interventions. A ses côtés Michael Kiske, Russel Allen et Bob Catley, participants déjà au premier chapitre, remettent le couvert. Nouveaux venus, Jon Oliva (Savatage) et une chanteuse, Cloudy Yang, qui avait tourné avec Avantasia dans le passé, se joignent à l'équipe.
"Angel Of Babylon" suit le même chemin que son double avec un long titre d’ouverture puis une alternance entre titres rapides et mid-tempos. Encore une fois, Sammet a su parfaitement utiliser ses chanteurs, tous très bons et dont les vocaux magnifient les titres.
Ce volet présente un peu moins de longueurs et de redites et commence de plus par un excellent titre, sans doute l’un des meilleurs du lot, "Stargazers", qui dure plus de 9 minutes et n’est jamais ennuyeux tant l’amalgame entre Kiske, Allen, Sammet et Lande est parfait. Loin de sonner comme des duels stériles, leurs interventions sont parfaitement complémentaires et donnent à cette pièce à la fois sombre et heavy une force phénoménale. De fait, avec ce titre majestueux, ce deuxième volet est idéalement lancé. Nous en retiendrons particulièrement le très beau "Death Is Just A Feeling" avec Jon Oliva au chant. Ce titre un peu étrange, avec son début mystérieux, colle très bien à la voix grave et envoûtante de l’homme de Savatage, très à l’aise dans un style à la fois heavy et symphonique, sachant donner le frisson avec son ton rocailleux particulièrement attachant. Le titre avec Cloudy Yang dénote un peu et amène une certaine fraîcheur. "Symphony Of Life" est en effet un titre gothique et heavy assez sombre, loin du speed mélodique, avec même un potentiel commercial. La voix très claire et pure de Yang, oscillant entre rock et pop, amenant une force certaine à ce titre très aérien et parfaitement réussi. Nous n'oublierons pas le dernier titre, le très réussi "Journey To Arcadia", avec Russel Allen et surtout Bob Catley. Le chanteur de Magnum prouve encore une fois que sa voix n’a pas vieillit et réalise une très belle prestation sur ce titre en partie acoustique et très rock dans l’âme et doté d'un refrain enjoué avec chœurs féminins, de très bons soli bien rock et un ton général plus gai que le reste du disque. Une belle conclusion en tout cas !
Enfin il faut se pencher sur les titres avec Jorn Lande, plus intéressants que sur le premier volume, même si pas forcément tous très originaux, mais sympathiques et entraînants. Par exemple, le morceau éponyme avec ses claviers, son ton un peu FM et un refrain très bien amené par Lande, est très instantané. Nos deux hommes s’en donnent à cœur joie, le tout rappelant un peu le Edguy de "Rocket Ride". Nous retiendrons aussi le plus rock "Alone I Remember", très entraînant avec son côté blues assez marqué, Sammet et Lande rivalisant d’aisance et de classe. Ce titre confirme en tout cas la grande variété de styles sur ce second opus. Et même si "Rat Race" et "Down In The Dark" semblent faire un peu remplissage, nous ne bouderons pas notre plaisir grâce à la prestation d’un Lande parfait, sa voix grave et puissante, proche d’un David Coverdale, suffit à donner de l’intérêt aux titres.
Ce second volet est clairement une belle réussite, plus inspiré sur la longueur et homogène que "The Wicked Symphony", avec de beaux moments de bravoure et des chanteurs qui font encore toute la force et la classe de l’ensemble. Tobias Sammet a donc gagné en grande partie son pari de relancer Avantasia et de faire deux bons albums. Certes, il n’y a guère de nouveautés et des titres sont un peu superflus, mais la qualité de l’ensemble n’en souffre guère. Par contre, Sammet a peut être tout dit avec ce projet et la question se pose quant à l'opportunité de lui donner une suite, tant le risque de redite et donc de lassitude parait important.