"Silicon Messiah", le premier album de Blaze Bayley (ex Iron Maiden) et de son groupe, a surpris tout le monde par sa qualité et surtout par sa puissance. En osant un style de métal toujours mélodique mais plus moderne et avec une production efficace, Bayley avait trouvé sa voie. Et logiquement il remet le couvert rapidement, après une courte tournée avec Helloween notamment, histoire de ne pas se faire oublier car malgré sa qualité "Silicon Messiah" a peu été mis en valeur par le label et les médias, un peu éclipsé par la sortie du "Brave New World" d’Iron Maiden. Ce nouvel album, "The Tenth Dimension", se place dans la lignée de son prédécesseur en présentant un power métal mélodique toujours aussi incisif alliant mélodie, passages épiques, et modernité, toujours avec Andy Sneap aux manettes. Le concept du disque se veut très futuriste mais avec des paroles qui renvoient à la réalité et à la volonté de se battre pour exister et survivre.
On retrouve ainsi dix titres et deux introductions au menu de cet album, et c’est la face heavy qui ressort en premier lieu et qui fait que ce "Tenth Dimension" est un peu moins facile à aborder que "Silicon Messiah". Il y a même des titres plus faibles, l’aspect ultra heavy étant un peu lassant sur la longueur, négligeant un peu les mélodies comme sur "Stealing Time" ou "Speed Of Light", un peu trop banales malgré le bon travail musical. Mais au final, les points forts du disque font vite oublier ces détails tant le travail mélodique sur certains titres est brillant et ambitieux, avec même en point d’orgue des grands titres de heavy mélodique. Le début en force ne fait en tout cas pas de quartiers. Après une courte introduction, "Kill And Destroy" et "End Dream" ouvrent en effet le disque en fanfare. La section rythmique est très efficace et notre paire de guitaristes toujours aussi précise et complémentaire. De plus, Bayley est au top sur ces titres rapides, son timbre grave collant parfaitement à la musique, particulièrement sur un "End Dream" assez lancinant sur lequel il amène une ambiance plus sombre et de qualité.
Mais ce sont bien les titres mélodiques et épiques qui ressortent le plus. Il y a le titre éponyme aux allures de tube en puissance avec son refrain imparable et qui, malgré un début assez féroce, gagne en subtilité au fur et à mesure pour arriver à un break formidable d’émotion tant on sent la rage de Bayley et sa conviction dans sa musique. Vient ensuite " Nothing Will Stop Me", avec titre et paroles très évocatrices du combat de Bayley, qui est une très belle power ballade, au refrain ravageur et aux soli inspirés, puissants et très modernes dans l’esprit. Mais le sommet est atteint avec "Meant To Be" et son intro "The Truth Revealed". C’est un excellent titre lent et épique, rehaussé par les vocaux féminins de Michelle Houston. Cette dernière accompagne de belle manière un Blaze très à l’aise sur ce genre de rythme. De plus, le tout est très inspiré avec en particulier un splendide solo de Steve Wray. Dans la même veine, nous signalerons le titre final, "Stranger To The Light", belle et longue pièce mélancolique, plus heavy sur la fin, avec un petit clin d’œil au titre éponyme très bien pensé. Enfin nous retiendrons deux titres plus simples et directs, "Leep Of Faith" et "Land Of The Blind", qui passent très bien sans prétention, avec des refrains efficaces et une musique heavy mais mélodique, la première étant encore un peu dans l’esprit d’Iron Maiden.
Avec cet album, Blaze signe un disque peut être un peu moins percutant que son premier opus mais sans doute plus mûr et personnel. On sent en tout cas clairement une âme très forte sur pas mal de titres. Ainsi, petit à petit, le groupe trouve sa voie et confirme que notre chanteur ne se fera pas oublier au sein de la scène métallique. Il reste à présent à souhaiter que Blaze trouve son public et que ce disque soit plus mis en avant que ne l’avait été "Silicon Messiah". C’est sans doute là que le pari sera le plus difficile à gagner.