"Magic Rocks" est le premier album du groupe canadien Cooper, emmené par le batteur / claviériste / multi-instrumentiste Paul Cooper. Bien qu'ayant vu le jour en 2007, cette formation n’a pour l’heure qu’une renommée assez confidentielle dans le circuit, mais à l’écoute de cette production, les choses risquent d’évoluer dans le bon sens. Batteur technique à la frappe lourde et précise, Paul Cooper donne le ton derrière son impressionnant kit qui, de prime abord, pourrait laisser entrevoir des travers démonstratifs plutôt lassant déjà vus et entendus. Il n’en est heureusement rien sur ce "Magic Rocks", présentant en fait un véritable groupe de hard rock trapu et groovy.
Fort bien entouré pour se propulser dans les hautes sphères du hard / heavy, Paul Cooper a déniché de jeunes talents, notamment aux postes de chanteur et guitariste. Gordon Edwards assure une prestation sans faille derrière son micro grâce à ses capacités très expressives rappelant Jeff Keith de Tesla ou encore Eric Martin de Mr Big. Du côté de la six cordes, Anthony Ristovski complète le tableau en jouant avec beaucoup de répondant des riffs lourds et catchy ainsi que des soli de haut vol appliqués avec une technique et un sens de l’interprétation relativement personnel.
Mais le premier mot qui vient à l’esprit à l’écoute de "Magic Rocks" est maturité. Le groupe a très bien assimilé ses influences majoritairement Nord américaines, comme Aerosmith ou Tesla, à l’exception du premier morceau "Middle Eastern Dream" qui rappelle dans la forme "Kashmir" de Led Zeppelin. Trois instrumentaux assez courts viennent d’ailleurs apporter une petite touche de diversité appréciable, à commencer par "Drummers Paradise", comme son nom l'indique, un solo de batterie assez inspiré par des rythmes quasi afro-cubains. "Old Man" est quant à lui plus fouillé car touchant du doigt le rock progressif (Paul Cooper y tient d’ailleurs les claviers). Le titre de clôture "Times Up" revêt un état d’esprit "Jam Rock" où le guitariste se laisse aller en usant de sonorités et autres touchés de cordes très proche de ce que peut proposer Van Halen.
Cooper remet au goût du jour une forme de hard rock US qui tire ses racines dans les années 70, tout y apposant une coloration plus moderne. "Magic Rocks" s'appréhende comme un disque direct, consistant et surtout opiniâtre Si la durée de l’album est contestable car d’à peine trente minutes, la qualité de son contenu et sa force d’interprétation justifient amplement son acquisition. Le combo canadien vient de planter là une pièce de choix en matière de hard / heavy rock. Ce domaine peut se vanter de rester encore attractif par l’entremise d’un groupe comme celui-ci, à suivre donc de prêt, d’autant plus que le prochain album devrait sortir cette année…