Le plus camelien des groupes hollandais revient avec un troisième album, ce qui lui permet de briguer une bonne place dans le hit parade des créateurs les moins prolifiques. Trois albums et une réédition en quatorze ans, saluons la performance !! Mais, trêve d'ironie, Odyssice ayant précédemment régalé nos tympans de ses mélodies bourrées de feeling, c'est avec gourmandise que nous nous penchons sur ce nouvel opus... Silence !
Un ronronnement envahit l'espace sonore, prenant de la puissance... quelques notes s'égrènent sur un roulement de batterie... un cœur mellotronesque... une guitare au son chaud et saturé... le décor est planté ! Latimer, euh ! pardon ! je voulais dire Bastiaan Peeters prend les commandes d'un nouvel épisode de notre "Odyssée". La musique est toujours aussi réjouissante, même si elle n'est qu'une variation de plus de cette ambiance camelienne si chère au quatuor batave. Les claviers inondent les 8 minutes du premier titre de sonorités riches et variées. Vers la fin de la quatrième minute apparaît un ersatz de hautbois, issu de quelque synthétiseur, semblant chanter une chaude mélopée qui bien vite cédera sa place à la complainte de la guitare envoutante.
Ne cherchez pas de vrai chant sur cet album, car Odyssice n'a toujours pas incorporé de vocaliste à son line up. Le choix du tout instrumental est peut-être volontaire et permet au groupe de ne pas sombrer dans le pur clonage du grand Camel. Les titres s'enchaînent sans qu'un instant l'ombre du modèle ne s'éloigne, et pourtant il n'y a pas de plagiat éhonté. La multiplicité des sonorités, les mélodies inventives, les nombreux changements de tempo font de chaque composition une œuvre originale. La cavalcade enjouée alterne avec la ballade mélancolique sans que l'on puisse détecter la moindre faille dans les arrangements somptueux de cet album. Je cherche encore un point faible pour justifier mon rôle de critique, mais sans doute l'ensorcellement m'aveugle (ou m'assourdit) car je ne trouve rien à redire.
Vous aimez le néo-prog symphonique et/ou mélodique ? Vous adulez Camel ? Vous supportez les albums instrumentaux ? Vous avez apprécié les précédentes productions d'Odyssice ? Alors vous allez aimer plonger dans le monde de Silence !