Il y a un blind-test amusant à faire pour les amateurs de prog : écouter le dernier rejeton de Nick Magnus, le dénommé Children Of Another God. Le morceau-titre fera l’affaire : fermez les yeux, vous entendez du Steve Hackett, période Spectral Mornings ou Defector ! Rien d’étonnant à cela, quand on sait que Nick Magnus a été le claviériste d’une demi-douzaine d’albums de Steve, et qu’il a convié sur cet opus une bonne partie de l’équipe d’alors : Steve himself à la guitare (crédité sur un seul titre, mais largement samplé pour “réapparaître” un peu partout), son frère John à la flûte, et Pete Hicks au micro sur certains morceaux. Equipe qui a d’ailleurs collaboré à l’album précédent de Nick, Hexameron.
Pas de surprise donc dans ce Children Of Another God. La musique reste solidement ancrée dans un style croisant dans les parages du prog symphonique, à l’image du premier titre qui traite du pouvoir de l’uniformisation, ce qui explique la tonalité néo-communiste de la couverture... Nick va encore plus loin dans le style avec The Colony Is King, une valse très ample et pleine d’une emphase qui n’est pas sans rappeler certains accents de Clive Nolan (The Hounds Of Baskerville ou Caamora), avec en prime le très beau son de la flûte de John Hackett. Mais le disque ne se limite pas à ce style, et fait des incursions du côté de la pop (excellent Doctor Prometheus, lorgnant du côté d’Alan Parsons Project), de la ballade (Howl The Stars Down, finement chanté par Tony Patterson), sans oublier les atmosphères plus sombres à l’image du guerrier Crimewave Monkeys, bien porté par de puissantes percussions. Un soin tout particulier a été porté aux arrangements, comme dans Identity Theft, où la basse et la batterie rivalisent de finesse.
Même si quelques titres sont un peu plus faibles (The Others, édulcoré), Children Of Another God s’écoute très plaisamment. Seul un certain manque d’originalité limite l’engouement engendré par certains morceaux. Reste que l’album apporte tout de même d’excellents moments d’écoute pour tout amateur de progressif. Aisément accessible puisque toujours mélodique !