19 ans déjà ! Le groupe Wild Champagne a 19 ans cette année. 19 ans pendant lesquels il a égrené un heavy métal typiquement allemand sur une demi-douzaine de disques (EP ou LP). 19 ans pendant lesquels le groupe n'aura marqué strictement personne et fait sa musique à une échelle proche de l'intimité. Taper "wild champagne chronique" sur Google... Au moment où nous écrivons ces lignes, il n'y a qu'une seule chronique en français des lascars.
Alors la grande question est: "pourquoi ?". Pourquoi avec un répertoire conséquent, des moyens pros (la production est bonne et claire, site internet et tout le toutim'), ce groupe ne fait-il pas un tout petit peu plus de bruit ? La réponse est assez simple: la musique de Wild Champagne est très quelconque. Ce disque ("Fire & Water", un titre cinglant) aurait pu sortir en 85, tant il nie les évolutions qu'a connues le style depuis. Constructions bateau, son impersonnel, vastes citations d'Accept... La première écoute en est pénible.
Heureusement, tout s'arrange. Le disque révèle au fur et à mesures ses qualités, et elles sont particulièrement mélodiques. Bons refrains, bons riffs, bons soli, il y a peu à jeter en se penchant sur le détail. Certains refrains resteront même bien ancrés en tête ('Fire & Water', 'Burnout', 'Now Or Never'). Paradoxalement la lassitude s'estompe au lieu de s'installer au fil du temps. Le disque en lui-même est assez bien construit. Les compos plus calmes sont bien reparties sur la durée pour éviter l'habituel coup de mou au 2/3 de l'album. En restant classique, le groupe parvient toujours à faire dresser l'oreille en s'appliquant sur une intro, un pont. Les refrains sont tous plus classiques mais ces quelques moments parviennent à bien aérer l'album.
Wild Champagne propose donc un disque tout à fait honnête. Même si la musique du groupe manque cruellement d'ambition et donc d'envergure, leur amour du heavy métal se conjugue avec un savoir-faire indéniable et la galette se révèle attachante, pour peu que l'on soit un inconditionnel du genre. Mieux vaut ça qu'un mauvais Accept. À bon entendeur...