Ce nouvel album de Savatage voit le jour un peu plus d’un an après Handful Of Rain. Et si ce dernier était quasiment un album solo de Jon Oliva, la tournée qui a suivi a permis aux membres restant du groupe d’être de nouveau unis. On peut donc considérer ce « Dead Winter Dead » comme le véritable nouveau départ de Savatage après la mort de Criss Oliva.
Le line-up a largement évolué, le guitariste Alex Skolnick n’est resté que pour dépanner le groupe le temps de la tournée « Handful Of Rain » et c’est tout naturellement Chris Caffery qui effectue son retour au sein du groupe. Mais il n’est plus seul guitariste : Al Pitrelli, ex Alice Cooper, rejoint la formation sur une idée de Paul O’Neill. Steve Wacholz est remplacé par Jeff Plate qui avait déjà joué avec le chanteur Zak Stevens.
Ce nouvel album est de nouveau produit par le fidèle Paul O’Neill qui co-écrit le disque avec Jon Oliva. Le groupe propose ici un nouveau concept album basé sur les événements tragiques de 1995 en Yougoslavie. Les changements dans le groupe ne modifient pas fondamentalement la musique. On retrouve toujours un métal mélodique de qualité mais de plus en plus symphonique. Ce disque est plus difficile d’accès et mérite une attention particulière pour bien rentrer dans l’histoire. Il est truffé d’instrumentaux tous très réussis qui ajoutent une émotion particulière et ponctuent l’histoire de fort belle manière. « Christmas Eve (Sarajevo 12/24) » est par exemple un petit chef d’œuvre. Des titres assez puissants comme « Dead winter dead » ou « Starlight », portés par la voix forte de Stevens, sont peu immédiats et rendent l’album assez hermétique mais au fil des écoutes ils offrent une richesse énorme.
De plus les titres plus mélodiques, portés par les claviers, comme « This is the time » ou « This isn’t what we meant » sont absolument splendides. On notera aussi le retour comme chanteur principal de Jon Oliva sur deux titres apportant un réel plus aux morceaux et une touche très heavy. Les deux guitaristes sont très inspirés, ils parviennent assez bien à palier l’absence de Criss Oliva, même si celui-ci manque un peu au niveau de la composition.
Savatage signe ainsi un bon disque supplémentaire et même si son âge d’or est sans doute derrière lui, on prend toujours du plaisir à savourer sa musique.