Il semblerait que dans tous les bars du monde, à Amsterdam ou ailleurs, les mêmes libre-penseurs sévissent, perchés sur les mêmes tabourets, appuyés au même comptoir en zinc, refaisant le monde entre deux pintes plus ou moins fraîches... Mais de quoi parlent donc ces cinq philosophes hollandais que nous croisons ce soir ? Ils dissertent sur les moineaux ! Vaste sujet sur lequel le quintette va s'étendre tout au long des neufs chapitres qui forment son premier recueil de pensées progressives.
Les premières secondes de l'opus sont ponctuées de quelques pépiements d'oiseaux qui s'envoleront comme une nuée de "sparrows" dès les premiers riffs d'une guitare métalloïde. Cette première piste ("Afterglow") donne le ton général de l'album : alternance de moments calmes et de déferlantes au son bien saturé, nappes de claviers, basse ronflante, voix de hard-rocker à cheveux longs placée dans les aigus. Est-ce du métal prog ou du prog à tendance métal ? Attendons que le "Silence" arrive pour trouver la réponse ... Et le "Silence " ne tarde pas, puisqu'il s'agit du titre de la deuxième plage, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est fracassant !!! Il faut passer au troisième morceau ("Lies") pour découvrir une autre facette de la musique de The Barstool Philosophers (TBP). Un excellent duo voix/piano, calme comme une ballade sur un disque de Scorpions.
Après les deux titres suivants où le hard-prog de TBP reprend ses droits, on tombe sur "Descendents Of The Fall", mélange de prog 70's 'genesocrimsonnien' et de rock 'purpelien' qui explose à grand coups de riffs vers la sixième minute. Un des sommets de l'album, si ce n'est le point culminant ! Les trois dernières pistes nous emmèneront sur des compositions bien ficelées, manquant un peu d'originalité pour les deux premières, mais diablement surprenante pour la dernière. Ce "Away From Here" final est une longue création très progressive aux multiples influences. Le tempo est lent, la rythmique est lourde, la guitare criarde, et, sur cette trame quasi 'balcksabbathesque', de nombreuses fioritures se posent et se déposent. Une conclusion très atmosphérique pour un album très chamarré.
La seule explication d'une note un peu en deçà de l'impression laissée par la chronique vient de la voix, certes excellente, de Leon Brouwer mais dont les montées dans les aigus, habituelles dans le hard, FM et autre AOR, gâchent un peu mon plaisir. Si ce n'est qu'un détail pour vous, voire une qualité, alors ajoutez un point à ma note !