C’est chargés à balles de guerre que nous reviennent les Suédois de Sabaton, deux ans après "The Art Of War" qui avait martelé un clou déjà bien ancré dans le Power Metal. Pas de changement de personnel, et l’album est toujours produit dans les fameux studios Abyss de Peter Tägtgren. Stabilité et croissance obligent, le groupe passe même dans le giron de Nuclear Blast.
Rassurez-vous, ils portent toujours leurs treillis et nous content avec conviction les épisodes les plus regrettables de l’histoire de notre humanité. Cette fois encore, les thèmes abordés seront liés à la deuxième guerre mondiale : le siège de Bastogne sur "Screaming Eagles", l’holocauste sur "The Final Solution", ou encore l’insurrection polonaise avec le fabuleux hymne "Uprising".
On peut ne pas aimer Sabaton, regretter leurs clichés éculés, la voix accentuée à l’extrême, mais si on les apprécie, c’est pour leur capacité à enfanter dans la douleur des hymnes qui pourront être repris en chœur en concert, ou seul, discrètement, devant sa glace !
La première écoute offre déjà un bel ensemble, assez homogène, avec des variations de rythme bienvenues, des soli super accrocheurs, une section basse-fûts exemplaire, et immédiatement, un titre qui sort du lot, le fameux "Uprising", au niveau de leur célèbre "Primo Victoria". Un riff dévastateur, des chœurs prenants, de la mélodie collante, impeccable !
Comme dans l’album précédent, les claviers sont très présents, mais sans être trop envahissants. Ligne récurrente dans "The Final Solution", ils apportent au contraire avec leur son désuet une dimension supplémentaire, celle de la mélancolie qui vient s'ajouter à la douleur exprimée par les autres instruments pour ce témoignage de l’holocauste. "Coat Of Arms" qui ouvre l’album est aussi un exemple réussi de l’utilisation de ces claviers couplés à des chœurs à la Nightwish, construisant un vrai tube de speed mélodique.
Les titres sont variés à souhait, mais pour la plupart assez enlevés, comme "Screaming Eagles" ou "Midway". Au fil des écoutes, chaque titre développe sa personnalité et fait transpirer son ambiance, grâce à des lignes de guitare accrocheuses, mais aussi en tâchant de nous imposer des refrains hyper-mémorisables, même s’ils ne sont pas toujours de la plus grande finesse comme ceux de "Weinmacht".
Cet album est assurément un bon moment, mais lui attribuer une note relève de la gageure, l’originalité étant proche du néant mais l’efficacité parfaite. Vous l’aurez compris, le fan du groupe trouvera cet album supérieur au précédent (fi de cette narration qui brisait menu la cohérence de l’album). Les autres ne retiendront que les clichés éculés accumulés par le groupe et se limiteront à un timide 6. Le fan de métal un peu hédoniste n’hésitera pas à mettre un 8 !