Après un premier jet éponyme très prometteur, Pretty Maids monte rapidement en puissance. La tournée anglaise de fin 1983 le conduit à signer chez la major CBS, qui réédite dans un premier temps le premier mini disque du groupe en 1984, puis rapidement après, produit leur premier album, "Red, Hot And Heavy". Cet album va propulser le groupe dans une autre dimension, celle de grand espoir de la scène heavy métal mélodique, non loin des leaders que sont alors Iron Maiden, Def Leppard ou encore Saxon et Accept.
Ce premier album est une réussite à tous points de vue, imposant d'abord une imagerie plus accrocheuse, à l’image de la pochette, sexy et très dans l'esprit du début des années 80. Musicalement, le style de Pretty Maids s'affine encore en atteignant un parfait compromis entre heavy métal classique et passages plus typés hard rock à la Def Leppard ou Bon Jovi, sans oublier ce petit côté pop sur lequel le clavier d’Alan Owen fait la différence avec les nombreux groupes qui émergent dans un genre en pleine croissance. Et ces dix titres, dont une reprise de Thin Lizzy, pour une durée d’à peine 37 minutes, passent comme une lettre à la poste. Pretty Maids a déjà trouvé son rythme de croisière et frappe fort pour des débuts.
De fait, après une courte introduction, le groupe nous propose un imparable "Back To Back", splendide morceau de heavy métal avec un chant agressif, riff prenant et solo typique du genre, à la fois rapide et mélodique, le tout sonnant comme un futur classique du genre. Par la suite, dans le même esprit rapide et heavy, nous retiendrons les très bons "Cold Killer" et "Night Dancer". Le premier scotche l’auditeur par son riff introductif très heavy, un air général assez épique, un refrain très efficace et un break plus calme, surprenant mais ouvrant parfaitement la voie aux soli. Le second repose sur un chant plus agressif et un rythme général très heavy, mais se démarque également par un refrain chanté de manière plus mélodique et parfaitement amené.
Ressortent ensuite des titres heavy mais plus nuancés, à l'image du titre éponyme qui a tout du tube en puissance, typé hard FM malgré un chant assez caverneux sur les couplets avant que des chœurs sur le refrain et de légers passages de claviers ne viennent adoucir le tout. C’est aussi le cas du très bon "Queen Of Dreams", qui après une introduction majestueuse se poursuit dans une veine heavy métal mélodique teintée de pop et propose un refrain inoubliable. Dans le même esprit, Pretty Maids nous sort deux titres assez commerciaux mais irrésistibles. "Waitin’ For The Time" tout d'abord met les claviers à l'honneur, collant en cela à l'air du temps, tandis que le chant à la Def Leppard, un très beau break soft sur lequel s'illustre Ronnie Atkins, et des riffs de guitare d’une belle efficacité balançant entre rock et FM, en font une vraie réussite. "Place In The Night", dans le même genre, est calibrée pour des passages en radio avec son refrain instantané et le soutien permanent des guitares et du clavier.
Ce premier cru de Pretty Maids est donc une réussite complète à tous les niveaux. Le groupe, qui brille par sa capacité à être à la fois heavy et accessible, ouvre sa carrière de la meilleure des manières. Il ne lui reste plus qu'à continuer sur sa lancée !