La carrière de Quiet Riot ne commence pas, comme on le pense généralement, avec l’explosion de la scène "Hair metal", mais bien avant cela, au milieu des années 70’. En effet, les deux membres fondateurs, Randy Rhoads (guitares) et Kelli Garni (basse) fondent leur premier groupe commun en 1973, et dès 1977, Quiet Riot voit le jour officiellement. Le groupe devrait son nom à une interview de Rick Parfitt (guitariste - chanteur de Status Quo) dans laquelle il indiquait qu’il aimerait appeler un groupe "Quite Right". Son horrible accent anglais transforma ce nom en "Quiet Riot".
Bien que ses concerts rencontrent un certain succès, le groupe ne réussit pas à décrocher un contrat discographique dans son pays natal et ne trouve un contrat de distribution que pour le Japon. C’est ainsi que ses deux premiers albums ne furent commercialisés qu’au pays du soleil levant.
Si les morceaux sont globalement bien construits et interprétés avec beaucoup de maîtrise, le moins que l’on puisse dire c’est que l’originalité n’est pas l’atout premier de la bande à Kevin DuBrow. Peu de choses réellement excitantes sont à retirer de ce premier essai. Un joli soli de guitare sur "Mama’s Little Angel", une basse très percutante sur "Ravers", un "Back To The Coast" et une dernière partie de "Look In Any Window", qui voient le groupe se lâcher un peu pour se montrer moins 'scolaire' et prévisible, et un "Demolition Derby" très nerveux. Le reste du temps, Quiet Riot oscille entre du sous Queen ("Get Your Kicks"), du sous Alice Cooper ("Look In Any Window" semble tout droit issue de "Pretties For You"), un rock anglais d’inspiration très seventies ("Ravers"), et des morceaux sans beaucoup de saveur ("Fit To Be Tied").
L’originalité n’est donc pas réellement de mise. Le combo se fend d’ailleurs de deux reprises: "Tin Soldier" est un titre des Small Faces, alors que "Glad All Over" est une reprise du Dave Clark Five. Les connections artistiques avec la scène Rock anglaise du début des années 70 sont, de fait, assez palpables.
Au niveau de l’interprétation, si le chant de Kevin DuBrow est moins typé qu’il le sera dans le futur, il n’en reste pas moins qu’il lui manque un peu de personnalité. Il en va de même pour Randy Rhoads qui, bien qu’il nous gratifie de quelques interventions brillantes, ne se montre pas non plus totalement renversant. Seule la section rythmique se montre vraiment très au point. Las, desservie par un son assez plat, elle n’est pas réellement en mesure d’apparaître dans les meilleures conditions.
Ce premier essai dévoile un groupe disposant d’un énorme potentiel en termes d’interprétation, mais ne disposant pas encore de la maturité ou du génie suffisant pour se montrer réellement incontournable et étourdissant.