Samsara Blues Experiment est une bande de quatre jeunes Allemands bourrés d’idées, arrivant avec un premier album, "Long Distance Trip", qu’on croirait tout droit venu du passé, et plus précisément de la décennie des 70’s, la qualité de la production en plus ! D’ailleurs, même l’édition vinyle de leur album, avec son côté rétro, rappelle ceux de Led Zep’ à l’époque…
Et précisément, l’apparence extérieure est tout à fait représentative du contenu intérieur : la musique de Samsara Blues Experiment nous propose de doux claviers évasifs à la "No Quarter" de Led Zeppelin, des sonorités de guitares à la Pink Floyd, ainsi qu’un cheminement mélodique complexe digne du meilleur du Prog des années 70’s, avec de nombreux solis divers et torturés, accompagnés de rythmiques très métalliques et atmosphériques. Si l’on ajoute à cela une voix (lorsque celle-ci daigne se montrer car l’immense majorité de cet album est instrumentale) rappelant celle d’un Maynard James Keenan de Tool (même si l’on est tout de même loin du talent de ce-dernier), on obtient quelque chose de très alléchant !
Chaque musique se veut lentement progressive, s’étalant sur plusieurs longues minutes, prenant le soin de mettre en place une atmosphère avant de la faire évoluer. Délicatement, viennent se superposer basse saturée, claviers ambiants, batterie au relief certain, ainsi que deux guitares jouant de leurs rythmiques aux lourdes saturations doublées de soli à la fois intriguant et saisissant. Ainsi évolue le premier titre "Singata Mystic Queen", rappelant sans appel les meilleurs morceaux de Tool. Et c’est de la même manière que s’enchaînent les titres suivants tels "For The Lost Souls" et son atmosphère mi-floydienne, mi-zeppelinienne, qui se met lentement en place, se voyant saupoudrée de soli saisissants, ou encore "Center Of The Sun", avec une fois de plus ces claviers à la "No Quarter" et cette ambiance torturée…
Néanmoins, à la longue, la lenteur avec laquelle progressent les riffs, leur simplicité, mais aussi leur répétitivité, ceci allié à la longueur des morceaux, ainsi qu’à la constance du son des guitares, demeurant lourd et envahissant, rend le tout finalement assez lassant et poussif. D’ailleurs, à ce titre, il faut préciser que le morceau final de plus de 22 minutes se révèle plutôt indigeste. Il faut en effet attendre la 15ème minute avant que celui-ci n’éveille l’attention avec une lente montée en puissance frénétique, suivie d’un passage assez calme où les deux guitares se font plaisir sur une jam vraiment sympathique.
En définitive, si la première approche de ce "Long Distance Trip" parait séduisante, il sera difficile d’accrocher à la longue, à moins d’être vraiment amateur de musiques longues et torturées, ou bien réellement nostalgique des ambiances 70’s… Mais pour ça, on pourra toujours se ressortir un bon vieux Led Zep’ ou Floyd !