Après s’être taillé une jolie réputation avec "Left Side Of The Brain" et son tube "Two Sisters", couronnée de concerts prestigieux notamment au Stade de France en première partie européenne de la tournée glorieuse de Police, Fiction Plane revient avec ce très attendu troisième album : celui de la consécration ?
Première indication, si les premières notes de l’introductif "You Know You’re Good (La La La Song)" ne laissent aucun doute sur l’identité affirmée du trio anglais, le titre s’avère toutefois plus direct, sonne plus rock que ceux présents sur "Left Side Of The Brain" avec notamment ce petit côté punk plus qu’omniprésent… Résultat de la signature du combo sur Roadrunner ? Le groupe aurait durci sa musique pour mieux coller aux groupes signés sur le label ? Non, et la chanson suivante se fait fort de mettre fin à toute hypothèse de ce genre… Dans la veine des compos de "Left Side Of The Brain", le suivant, "Out Of My Face", perpétue la recette pop-rock entêtante qui a fait le succès du groupe et qui atteindra son paroxysme sur le premier single entêtant à souhait "Push Me Around" ou le fabuleux "Humanoid". Il n’en demeure pas moins que "Sparks" s’avère plus direct, immédiat, tout en gardant les composantes essentielles qui ont fait le succès de son prédécesseur, à savoir ce rock teinté d’un groove aux forts relents reggaes, une pincée de punk, et cette voix si particulière de Joe Sumner. Et si certains titres baignent dans cette pop-rock, la seconde moitié de "Sparks" est caractérisée par une prise de risque certaine avec certains aspects expérimentaux comme notamment le break dissonant de "Tommy".
Si par certains aspects, "Sparks" montre une volonté évidente de s’émanciper de l’ombre envahissante de Police, l’auditeur -qu’il soit averti ou non- ne s’exonéra pas du jeu de la comparaison avec son ascendant, que ce soit au titre de la performance de Joe Sumner, véritable clone vocal de son père, que les notes saccadées de Seton Daunt ou les sonorités tribales de Pete Wilhoit évoquant clairement le reggae blanc popularisé par respectivement Andy Summers et Stewart Copeland ("Two Sparks"). Pire, conscientes ou non, certaines atmosphères, même insignifiantes, souffriront de la comparaison (l’égrènement des secondes de l’horloge de "Zero" en arrière-plan rappellera immanquablement "Russian" de Sting). C’est le dur constat d’un groupe qui malgré tout, au final, a plus bénéficié de cette affiliation qu’il n’en a souffert !
Quoiqu’il en soit, Fiction Plane devra toujours traîner cette étiquette du groupe du fils de… Mais comme "Left Side Of The Brain" avant lui, "Sparks" possède indubitablement toutes les qualités requises pour figurer en bonne place dans tous les charts mondiaux et ainsi faire de Fiction Plane, un groupe reconnu mondialement pour ses compos si entêtantes.
Succéder à "Left Side Of The Brain" pouvait relever du pari risqué. Mission réussie haut la main avec ce "Sparks" qui se pose en album de la maturité : savoir diversifier un brin une recette qui a fait son succès tout en ne reniant rien de sa marque de fabrique, voilà le lot des plus grands dont Fiction Plane fait sans conteste partie.