Dave Evans, le nom ne vous dit probablement rien, ou alors il vous faut postuler immédiatement chez MusicWaves. Une recherche rapide sur la toile et, surprise, le garçon a été le premier chanteur d’AC/DC, avec qui il a même enregistré un single "Can I Stay Next To You Girl", c’était en 1973. Les raisons de son départ restent peu claires et les versions diffèrent (histoires d’ego, de glam et de filles), mais peu importe, le gars a manifestement loupé le coche ! Sa carrière a continué en demi-teinte avec des groupes comme Rabbit ou Thunder Down Under, mais sans retentissement international. L’album qui nous intéresse aujourd’hui est déjà paru en 2004, mais ressort cette année sur le label allemand SPF.
Dès les premières notes, le champ musical est cerné, ce n’est pas du glam, mais du hard bien gras, avec une voix rocailleuse, une rythmique lourdement trempée, et des interventions au manche qui font que l’ensemble rappelle, sans hésiter, AC/DC! Première conclusion, ce n’est pas pour divergences musicales que Dave Evans et les frères Young se sont séparés.
Les premières écoutes laissent un goût de trop peu, la voix de Dave Evans est correcte, mais nettement en dessous de Johnson et sans aucun doute loin derrière celle de Bon Scott. Elle rappelle un peu celle de Fin de Waysted, mais là aussi, sans autant de personnalité. Les compositions sont assez basiques, et se ressemblent dès que le tempo s’élève. Le bât blesse surtout avec les refrains qui sont trop souvent dignes des plus mauvais chœurs d’Accept; "Back On The Firing Line", "Rock'n 'Roll Or Bust", "Sinner", "Go Down Fighting", "D.O.A."… la liste est longue.
Il y a pourtant un certain parfum de hard haché cru qui n’est pas déplaisant, et l’atout principal est sans conteste la section guitare, qui, tant en rythme qu’en soli assure plutôt bien, comme sur "Turn It Up". Certains titres ont un bon groove , comme "Only The Good Die Young" ou encore "Sold My Soul To Rock'n'Roll", mais cela reste insuffisant pour rencontrer les attentes lancées par un pedigree aussi vanté.
Un titre sauve un peu la mise, "Out In The Cold", mid-tempo à la construction un peu moins linéaire, que n’aurait pas refusé un UFO à l’époque de "Force It" ou de "No Heavy Pettin'". La carence au niveau des autres compositions n'en est que plus criante. Depuis, Evans a sorti un autre album, en 2006, souhaitons que celui-ci ne soit qu’une simple remise au courant de ce genre musical. D'autant que des indigènes du cru des kangourous comme Airbourne, ou des étrangers comme Big Ball ont placé la barre bien plus haute!