Le Danemark n’est pas avare en terme de groupe talentueux surfant sur la vague géante provoquée par le Rock’n’roll. Highway Child, originaire de Copenhague et après quatre ans d’existence, présente son premier album distribué par le label allemand Elektrohash. Pour bien démontrer qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise, ce distributeur se fait même plaisir en utilisant la feuille de cannabis comme logo principal sur sa page d’accueil. Alors quel rapport entre cette légère provocation et "On The Old Kings Road" ?
Pas besoin d’être un grand stratège pour deviner que les années soixante dix, voire même la fin des années soixante, servent de support idéal à l’épanouissement musical d’Highway Child. Cette première production recèle d’ailleurs un son brut de décoffrage, bien loin de tout artifice sonore et autre recours à des sphères technologiques pourtant largement utilisés par les temps qui courent. Grand bien lui en fasse, car ce voyage à travers le temps se délecte bien mieux dans un contexte relevant de la pure simplicité.
D’ailleurs, les compositions s’imbriquent tout naturellement dans cet univers à la fois tendre et brutal. Bien sûr, il ne faut pas être allergique aux albums de Deep Purple issus de la période Nick Simper et Rod Evans, sous peine d’être fortement dérangé par les intonations et surtout les chœurs très typés sixties. Highway Child sait tout de même faire preuve, à défaut d’originalité débordante, d’une certaine forme de diversité typique des formations hautement impliquées en ce qui concerne les années soixante dix.
Le quatuor passe sans problème d’un blues rock électrique en diable comme "Lonelytime Blues" à une atmosphère acoustique et chargée d’émotion très bien illustrée par "High". La guitare hurle à la manière du Voodoo Chile sur le titre éponyme, tandis que "Lovin’ Lovin’" pompe assez franchement le "Gimme Some Lovin" du Spencer Davis Group. Autre grands moments de guitare saturée et de réverbération au micro, les très stoner rock "Highclass Bitch" et "Just Like You", fortement inspiré par le MC5 de la grande époque, notamment sur l'interprétation particulièrement brûlante des soli.
Malgré toutes ces influences flagrantes mais heureusement fort bien intégrées à la musique d’Highway Child, "On The Old Kings Road" est bien loin de faire l’effet d’une simple parodie des groupes auxquels le titre de cet album semble faire référence. La vocation majeure de ce combo reste bien entendu de se faire plaisir, mais surtout de partager un héritage qui a donné naissance à une multitude de courants musicaux. Sur ce point précis, Highway Child ne démérite certainement pas en apportant non seulement une bonne dose de fun, mais également beaucoup d’énergie positive.