Regonflé après le succès mérité de "Fire Of Unknown Origin", le célèbre groupe de Long Island fait appel au producteur Bruce Fairborn (Loverboy, Bon Jovi, Aerosmith, Chicago, etc...), histoire de rester dans le coup, pour produire son nouvel album qui parait à l'automne 1983. Par contre, côté compo et batterie, BÖC vient de perdre une de ses têtes pensantes et pilier du groupe, en la personne d’Albert Bouchard. Le groupe compense la perte en appelant quelques batteurs pour les sessions studio et divers paroliers pour terminer l’album. Le canard boite dangereusement.
Le grand Blue Öyster Cult perd pied et "The Revolution By Night" se voit affabulé d’un côté FM encore plus prononcé, lorgnant vers des Toto, Kansas ou Foreigner, mais sans la classe de ces spécialistes du genre. "Shooting Shark" en est un (mauvais) exemple et "Let Go", très radiophonique avec ses chœurs et son refrain fédérateur, en est un autre.
Pourtant tout débute plutôt bien. Eric Bloom est très en voix sur l’opener et le refrain de "Take Me Away" se veut l’un des meilleurs de l’album. Belle ligne de basse, riff qui vous reste en tête, solo complètement fou : oui, décidément, ça commence fort !
Mais le temps se gâte bien vite. "Eyes On Fire" possède un côté Survivor pas dégeu, mais franchement trop gentillet. Buck Dharma ne parvient pas cette fois-ci à transcender de sa belle voix un "Shooting Shark" sous tranquillisant, et "Veins" et "Light Years Of Love" ne dégagent rien, gavés plus que les autres titres de claviers gnan gnan et de batterie électronique bon tant pis ! La messe est dite !
"Shadow Of California" possède un côté Hard Rock classique sympa (la guitare qui couine, des chœurs, et enfin un petit côté malsain digne de BÖC). Après un démarrage en douceur comme le groupe sait le faire, "Feel The Thunder" éclate et se veut du même acabit que son prédécesseur, dans un style Hard Rock malsain. Voilà sans doute les deux autres titres à sauver ici.
Et juste pour rire, terminons avec un "Dragon Lady" qui se la joue heavy métal des bacs à sable. Tel un mouton grimé en T-Rex, ça manque de crédibilité. Et dire que les soli de Buck sont impressionnants ne changera pas la donne.
Alors oui, "The Revolution By Night" contenait en son sein de vinyle quelques bons moments mais au final, plus encore qu’un "Mirrors", il se révèle comme l’un des pires moments de la carrière du groupe. Comme quoi parfois, il vaut mieux faire sa révolution la nuit !