Ayant désormais adopté un rythme de sortie biennal, Saga nous revient tel un métronome en cette année 1987 avec son 7ème album, Wildest Dreams, et surtout un gros changement de line-up, puisque Jim Gilmour et Steve Negus ont (provisoirement) quitté le navire.
Pour les remplacer ? Michaël Sadler s'est approprié les claviers, tandis qu'un musicien de session (Curt Cress) vient se substituer au batteur historique.
Dans un premier temps, ce nouvel album propose une première "face" avec quatre titres plutôt bien carénés et toujours dans le même style qui caractérise si bien le groupe : rythmique dynamique, mélodie accrocheuse. Les interventions de guitare de Ian Crichton sont de plus en plus acérées, de même que les performances vocales de Michaël Sadler, tandis que les sonorités de clavier se montrent bien dans l'air du temps (hélas !).
C'est ensuite que les choses se gâtent, la deuxième partie proposant des chansons aux mélodies bancales et de moins en moins inspirées, et dans lesquelles les interventions des guitares, voire même du chanteur (!), s'avèrent de plus en plus bruitistes et viennent perturber la traditionnelle harmonie des compositions de Saga.
Passons sur la durée ridiculement courte de l'ensemble, puisque avec à peine 36 minutes, celui-ci se révèle être le plus court de la discographie des Canadiens, toutes les plages étant formatées de la même façon. Les accents progressifs ont clairement disparu, rendant le groupe tout simplement quelconque.
Que dire de plus sur cet album ? Pas franchement mauvais mais loin d'être bon, il peut être vu comme une transition entre la période dorée du groupe et celle qui va suivre, plutôt sombre, durant laquelle malheureusement les productions, toujours aussi abondantes, n'auront de cesse de péricliter jusqu'au milieu des années 90.