Ces Italiens sont incroyables, non seulement ils parviennent à être Champions du Monde sans avoir Domenech à leur tête mais ils sont capables de se mettre à 32 pour sortir un album ! Car Shining Line c’est ça, un conglomérat de musicos fans d’AOR réunis grâce à un homme, l’ex-batteur du groupe transalpin Sovversivo, le dénommé Pierpaolo "Zorro11" Monti. Vous devez être nombreux à ne pas connaître le gaillard, voire même le groupe, mais visiblement ce Monsieur a quelques accointances avec le milieu de l’AOR. En effet, vu le nombre de musiciens ayant opéré dans le style qui ont collaboré avec lui sur cet opus, soyez certains que le garçon peut se vanter de posséder un conséquent répertoire téléphonique.
Résultat des courses: 15 titres (quasiment 1h20) de mélodies d’un Hard Rock sucré à chanter sous la douche jusqu’à ce que le ballon d’eau chaude rende sa dernière goutte. Revue de détails :
Vous connaissez W.E.T. (si la réponse est non, foncez sur leur album) ? Hé bien prenez son guitariste Erik Martensson, donnez-lui un micro et vous avez "Highway Of Love", le premier titre de l’opus qui sonne… comme du W.E.T. ! Brillante mélodie et guitares rentre-dedans, d’entrée vous savez à quelle sauce vous allez être mangé. Puis vous procédez de même avec Harry Hess, le chanteur d’Harem Scarem, et vous aurez le même résultat avec "Amy" qui semble sortir tout droit d’un album des Canadiens. C’est sucré, ça va plaire aux filles mais c’est surtout très bien troussé. Rebelote avec les frères LaBlanc de Blanc Faces sur le magnifique "Strong Enough" qui enchantera votre sensibilité musicale.
Vous appréciez les voix féminines ? Pas de souci, Shining Line a ce qu’il faut en magasin, et c'est Robin Beck, carrément, qui s’y colle sur le splendide "Heat Of Light". Vous étiez amateur d’Axe, le groupe floridien ? Il suffit de demander, Bob Harris est de la partie et il nous interprète, en duo avec Sue Willetts la chanteuse de Dante Fox, un "Still In Your Heart" divinement contagieux. Vous avez toute la disco de Last Autumn's Dream ? Shining Line vous offre sur un plateau Mikael Erlandsson au micro sur le tube des tubes de l’album, l’immense "Can’t Stop The Rock".
Si vous n’en avez pas assez, le Père Monti, géniteur de Shining Line donc (suivez que diantre !), vous envoie Michael T. Ross le claviériste d’Hardline. Il lui donne un micro et vous avez droit à "The Infinity In Us" (mais quelle mélodicité mes aïeux !). Comme il est généreux, il va même rajouter dans votre filet garni 8’ de Michael Boorman (le fondateur de Jaded Heart) qui interprète divinement "Alone", la seconde partie de la pièce de 17’ qui clôt l’album, titre enceint de deux instrumentaux à tomber à la renverse.
Puisqu’il faut rajouter une couche finale, vous trouverez aussi sur cet opus de grande qualité : Vinny Burns à la guitare (Dare, Ten, Asia), rien que ça, Brunorock, Michael Shotton (Von Groove, Airtime), Ulrich Carlsson (M.ill.ion) et Carsten "Lizard" Schulz (Evidence One, Domain, Midnite Club) au micro. N’en jetez plus, la cour est pleine, et tous les titres n'ont pas été cités (sinon le Surveillant en chef d’MW sort le fouet) mais sachez que ceux qui n’apparaissent pas sont de la même veine que ceux sur lesquels nous venons de nous esbaudir.
Cet opus mérite une salve d’applaudissements. Parvenir à lier une grande technicité (penchez-vous sur les instrumentaux notamment), un sens de la mélodie jamais pris en défaut et un son énorme sur 15 titres pendant quasiment la durée d’un match de foot: c’est incroyable. C’est italien (voilà ce qui s’appelle boucler la boucle) !